Yvan Bourgnon est arrivé au Panama
Parti de Martinique le lundi 3 février, Yvan Bourgnon a rallié la ville de Colón au Panama ce dimanche à 20h30 (Heure française), en 6 jours et 9 heures. Il boucle ainsi la 4ème étape de son tour du monde en solitaire, après les Îles Canaries et la Martinique, sur un voilier non habitable. Prochain objectif: Les Îles Galapagos via le Canal de Panama.
Avec quelques jours d’avance sur son tableau de marche, le navigateur Yvan Bourgnon a rallié l’Amérique Centrale au cours de la nuit dernière. Un long parcours de plus de 2500 Km au cours duquel Yvan a connu l’épreuve du chavirage après deux jours de navigation provoquant un incendie au niveau du pilote automatique.
La fin de la traversée aura permis à Yvan de retrouver le calme et de profiter de conditions parfaites à l’approche du Panama: « un alizé modéré, sans grains, sans orages. Pour la première fois depuis le début du défi j’ai pu exploiter mon petit catamaran sur des glissades interminables. Je suis très surpris par la vélocité de mon petit engin ».
Yvan va profiter de son escale de 4-5 jours au Panama pour effectuer quelques réparations sur son bateau mais surtout soigner sa peau, fortement abimée par les agressions répétées du soleil, du sel et du vent. Ensuite, il repartira direction les Îles Galapagos en passant par le mythique Canal de Panama où le passage des gigantesques écluses, avec ses centaines de cargos, représentera la principale difficulté.
Pour rappel, durant son tour du monde, Yvan Bourgnon se dirige « à l’ancienne », juste aidé d’un sextant et de cartes papier, à la seule observation du ciel, des astres et du vent sans prévision météo et sans assistance.
Retour sur la 4ème étape: Martinique –Panama (3-9 février 2014)
« Sur la fin de la deuxième journée, alors que j'avale les milles avec une facilité déconcertante, je me fais surprendre par le seul grain de toute mon étape avec toute la voilure en place. Malgré mon intervention sur les voiles, je chavire par l'avant et j'arrive à m'agripper au bateau avant qu'il m'échappe comme lors de mon premier dessalage au milieu de l'Atlantique. Je me retrouve, de nuit sans lumière, à devoir agir sur l'ensemble de mon process de ressalage qui me prend 1 heure. Après de lourds efforts dans l'eau pour affaler la grand-voile, le gennaker roulé et le spi, j'enchaîne en mettant en place ma barre de redressage placée sous le mât puis je grimpe tout en haut du flotteur (4m de haut) afin de donner du mou au hauban et ainsi incliner le mât. C’est à la 4ème tentative que j'arrive enfin à redresser le pur-sang. Il me faudra déployer des forces incroyables pour remonter à bord, le catamaran ne m'attendant pas pour repartir au galop. Le feu envahit aussitôt mon pilote automatique immergé, j'interviens pour éviter l'embrasement de mon cata. Il me faudra la journée du lendemain pour ranger, réparer et faire l'état des pièces perdues : pilote défectueux, perte du réchaud, couteau… ».
« Quatrième jour: le vent monte peu à peu jusqu’à atteindre 45 noeuds en rafales, le plus impressionnant c'est cette mer démontée et courte de 5 mètres qui pourrait réduire à néant mon bateau, je reste donc toute la nuit, durant 18h, en vigilance permanente afin de gérer au mieux cette nouvelle tempête (je ne les compte plus depuis mon départ) ».
« Contrairement à l'étape précédente, je termine avec pas mal de maladies de la peau et des éruptions assez violentes, j'espère que le dermato de Panama City fera des miracles ».