La bastonnade infligée mardi par un policier à un chauffeur de taxi-moto a provoqué de violentes manifestations aux Gonaïves. Un nourrisson de onze jours est décédé, après avoir inhalé du gaz lacrymogène.
La plus vive tension a régné aux Gonaïves, une ville surchauffée depuis l’arrestation, il y a une semaine, de trois directeurs d’écoles pour corruption présumée dans l’application du "Programme de scolarisation universelle et gratuite" mis en place par le président de la République.
Barricades et jets de pierre
Tout a commencé par la bastonnade infligée à un chauffeur de taxi moto par un policier. Des rumeurs faisant état de la mort par balles de Carlo Henry, 32 ans, provoquaient de violentes manifestations dans les rues de la cité de l’Indépendance.
Des correspondants locaux ont rapporté que le motard a été tué après avoir renversé un agent de la circulation, Guillaume Jacky, qui lui aurait réclamé son permis de conduire.
Des barricades enflammées ont été érigées par les manifestants, qui lançaient des pierres sur les membres de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO). Ces policiers ripostaient en lançant du gaz lacrymogène.
Un nourrisson de onze jours est mort dans les parages du centre de santé de Raboteau, après avoir inhalé du gaz lacrymogène, a rapporté AAP, une agence de presse régionale.
D’autres groupes de manifestants ont lancé des jets de pierres et des tessons de bouteilles sur le commissariat de police des Gonaïves. Des Casques bleus ont été déployés pour assurer la sécurité du bâtiment.