Un budget 2013 sauvé par l’AFD


Le Conseil territorial s’est réuni le 11 avril à l’hôtel de la Collectivité de Saint-Martin

Le Conseil territorial a voté, hier, le budget 2013 avec un léger déficit de 2,7 millions d’euros dans sa section d’investissement. Un autofinancement de 7,7 millions devrait permettre à la COM de repartir sur des bases saines.

Cela aurait pu être extrêmement catastrophique si l’Agence française de développement (AFP) n’avait pas consenti son prêt à la Collectivité, fin 2012. En effet, les 15 millions d’euros accordés et affectés en décembre* en section de fonctionnement ont permis à la COM de ne reporter qu’un résultat déficitaire de 1,25 million d’euros sur l’exercice 2013.

Repartir sur des bases saines

« Hors prêt AFD, le déficit global en 2012 aurait été de plus de 17 millions d’euros, qu’il aurait fallu reporter au budget primitif de 2013, ce qui aurait rendu impossible l’exercice », a-t-il été, à maintes reprises, répété en Conseil territorial.

Au final, le budget primitif 2013 adopté par les élus présente ainsi un déséquilibre de 2,7 millions d’euros en fonctionnement. Soit moins de 2 % du total des dépenses, ce qui est autorisé par la loi.

Les recettes s’élèvent à 147,5 millions d’euros et les dépenses à 150,2 millions d’euros. Malgré ce déséquilibre, la majorité RRR se satisfait de ce budget, car il présente un autofinancement « assez significatif » de l’ordre de 7,7 millions d’euros. « Soit un peu plus que ce que prévoyait le protocole d’accord avec l’État », a déclaré Jean-Charles Roux, le responsable du service financier à la COM.

« Les bases sont à nouveau saines, même si elles demeurent insuffisantes et fragiles », a-t-il poursuivi.

« J’aurais tant aimé »

« Par rapport aux besoins et aux urgences de notre territoire, ce n’est pas le budget que j’aurais souhaité présenter », a déclaré, en ouverture de séance, le président Alain Richardson, qui a décliné une série de « j’aurais tant aimé… J’aurais tant voulu ».

Il aurait, en effet, « tant aimé » abonder des sommes plus importantes dans « les domaines de la jeunesse, dans l’accompagnement des emplois d’avenir, des porteurs de projets d’entreprise, dans les infrastructures pour les personnes âgées, la promotion touristique, etc. »

Mais « les contraintes financières ne le permettent pas ». Avec près de 36 millions d’euros, l’éducation et la jeunesse concentrent 40 % des crédits de politiques publiques, le secteur social bénéficie de 27 millions (dont 14,4 pour le RSA). Il faut déplorer que les efforts pour booster le développement économique soient très maigres : 4 millions d’euros.

Même s’il s’agit du second budget primitif présenté en déséquilibre par la COM, il est à souligner que, pour la première fois depuis 2008, les recettes recouvrées (118 millions d’euros) seront supérieures aux dépenses réelles de fonctionnement (108 millions d’euros).

Nous reviendrons plus en détail sur la composition de ce budget primitif 2013 dans une prochaine livraison.

* Le montant total du prêt est de 25 millions d’euros, dont la première tranche a été versée le 28 décembre 2012.

Estelle GASNET