Malheureusement, comme à l’accoutumée au lendemain de Pâques, les plages de l’île prennent des allures de décharges à ciel ouvert. Cette année plus encore, en raison d’un vent qui souffle fort.
Vision d’apocalypse hier matin sur les plages de l’île. En effet, la tradition pascale veut que tous profitent de la mer pendant le long week-end, y campent, y cuisinent au barbecue et y festoient à renfort de sonos surpuissantes.
Incivilité récurrente
Les familles, à la recherche d’un retour aux sources, en quête d’un effet nature, privilégient les plages les plus sauvages de l’île. Les Grandes Cayes, Happy Bay, Tintamarre, Pinel et le Galion sont les lieux de prédilection des campeurs.
Pour beaucoup d’entre eux, s’ils aiment trouver la nature vierge et d’une beauté étourdissante à leur arrivée, ils se contrefichent de ce à quoi elle ressemble à leur départ. Mardi matin, lendemain de fête, gueule de bois pour les mangoustes, les tortues et les oiseaux. Leur habitat naturel est devenu une véritable décharge à ciel ouvert.
Le décor rappelle « Rédemption », le village improvisé dans une décharge du roman « Le Miroir de Cassandre », de Bernard Werber. Dans ce livre, l’auteur parle de l’avenir de l’humanité, décrite comme assise sur le tas de ses propres déchets, ne se rendant même pas compte de sa situation.
Une horreur !
Alors qu’aux Grandes Cayes tout semble avoir été mis en œuvre par les campeurs pour ramasser leurs poubelles et organiser la gestion de leurs déchets, au Galion, la vision est catastrophique. Immondices, bouteilles en verre, plastiques sont partout. Assiettes en papiers, gobelet, cartons sont portés par le vent vers les étangs où ils s’échouent sous le regard ahuri des oiseaux migrateurs. Une horreur !
Comment peut-on spolier, en si peu de temps u,n lieu aussi magique que celui-là ? Comment peut-on avoir si peu de considération pour son île ? Comment peut-on être autant dénué de conscience écologique ? Quel exemple montre-t-on alors aux futures générations ?
Pourtant, la Collectivité de Saint-Martin avait mis en place de gigantesques bennes, sensées contenir les déchets. Pas suffisamment, semble-t-il, car hier, elles débordaient et le vent fort entreprenait de vider lentement des sacs poubelles laissés ouverts par leurs propriétaires.