Une île idéalement située sur l’arc antillais pour ces navigateurs plaisanciers…
Les plaisanciers qui viennent passer l’hiver dans nos îles au soleil ont une influence, trop souvent négligée par les pouvoirs publics, sur notre économie locale. En effet, ceux qui vivent leur rêve ne lésinent pas sur la dépense.
Alors qu’en matière d’économie touristique liée à la mer, tous se focalisent encore sur l’importance des paquebots de croisière, il semble judicieux de replacer le débat dans un domaine où finalement, l’argent coule bien plus à flot. En effet, la majeure partie des 1,7 million de passagers qui débarquent à Philipsburg cette saison profitent surtout du « all inclusive » du bateau. Ils préfèrent alors se réserver pour les buffets gargantuesques de retour à bord et regardent à la dépense. Le tourisme de croisière a, certes, un impact sur l’économie locale, mais beaucoup des passagers de "Oasis of the seas", des paquebots Carnival ou Disney n’ont pas un fort pouvoir d’achat.
Il y a, par contr,e un domaine d’activité où les touristes aiment se faire plaisir, celui de la petite et moyenne plaisance. « Ces gens naviguent pendant plusieurs mois sur leur bateau et comme ils ont décidé de vivre leur rêve, ils se font plaisir », explique Birgit Röthel, directrice général de "Island Water World", le célèbre magasin d’accastillage de Cole Bay.
« En saison, ces touristes sont très nombreux. C’est 80% de ma clientèle, et ils ne sont pas bien traités. Pourtant, ils ont assez d’argent pour manger midi et soir au resto, louer des voitures…», ajoute Lomig Henry, gérant de l’Ile Marine, Budget Marine Caribbean Chandleries.
Le "hub" Saint-Martin
Notre île est idéalement située sur l’arc antillais pour ces navigateurs plaisanciers, qu’ils traversent l’Atlantique ou qu’ils viennent des Hamptons et de Miami. « A Saint-Martin, il y a beaucoup de possibilités sur place pour réparer les bateaux. Les deux plus grandes enseignes d’accastillage sont ici. C’est hors-taxes et vous pouvez trouver aussi bien des pièces européennes qu’américaines », indique Birgit Röthel. Selon Lomig Henry, « comparé à un catalogue français, on est déjà 20 % moins cher. »
Le lagon joue lui aussi un rôle essentiel dans l’attrait de Saint-Martin pour ces plaisanciers de luxe. « C’est un abri évident et puis, grâce à lui, vous mettez 15 minutes à faire Simpson Bay – Marigot ! », souligne Birgit Röthel.
« Davantage de gens vont sur la partie française, car les charges sont moins élevées que sur la partie hollandaise », constate Birgit Röthel. « Grenade, Antigua, Sainte-Lucie sont des îles magnifiques, qu’aiment particulièrement les plaisanciers. Mais ce qu’ils adorent encore plus ici, c’est le côté européen, sans être perturbé dans leurs habitudes d’Américains. », dit-elle. Et d’ajouter : « ils aiment la baguette, le fromage, le vin français et la possibilité de manger un burger aussi. »