Lundi soir, les socioprofessionnels ont décidé d’organiser une manifestation d'envergure, le mercredi 27 mars prochain.
La gravité de la situation économique doit être la préoccupation de tous. De l’agent territorial, de l’employé d’un magasin, de l’agriculteur, du salarié du BTP, du fonctionnaire de l’Education nationale, du chef d’entreprise… « Toute la population, quelle que soit sa classe sociale, doit se sentir concernée par l’avenir de notre territoire », estiment les socioprofessionnels, dont les représentants de chacun des corps de métier étaient rassemblés lundi soir, pour discuter d’une action à mener.
Revenir à la table des discussions
La semaine dernière, le BTP avait initié une réunion, afin de prendre le pouls général. Près de cent cinquante personnes, issues de différents secteurs d’activité, avaient répondu à l’invitation.
Toutes étaient unanimes sur deux points : la situation économique est « catastrophique » et il est urgent de réagir. Un comité de crise avait été alors constitué pour décider des actions à mener. Si les plus catégoriques avaient opté pour un blocage de l’île, la majorité des socioprofessionnels estiment que « bloquer pour bloquer » ne sert à rien.
C’est pourquoi il a été décidé d’organiser, le mercredi 27 mars, une manifestation unitaire aux alentours de l’Hôtel de la Collectivité, lors de laquelle l’ensemble de la population sera invité à venir signer une pétition.
Cette pétition visera à demander à l’Etat de « revenir à la table des discussions » au sujet de la dotation de compensation des charges accordée à la COM, dans le cadre du transfert des compétences.
Plus les moyens de maintenir la qualité sociale
En effet, pour nombre de socioprofessionnels, le territoire de Saint-Martin « n’a pas les moyens, ou n’aura bientôt plus les moyens, de maintenir la qualité sociale » digne de la France. Car l’accompagnement financier de l’Etat n’est pas suffisant. Au moment du transfert des compétences, le montant des dotations a été mal évalué. Depuis, il n’a jamais été réévalué.
L’une des conséquences est le manque de moyens de la Collectivité, qui concentre ainsi ses efforts budgétaires sur son fonctionnement et non sur l’investissement. Effet boule de neige, le développement économique s’en trouve affecté et le nombre de personnes sans emploi augmente.
« L’année dernière, ce sont près de 500 entreprises qui ont fermé. A l’inverse, ce sont aussi 500 entreprises qui se seraient créées. Certes, au niveau statistique, on s’en sort bien, mais dans la réalité, ce n’est pas le cas. Car les entreprises qui ont fermé étaient pour la plupart des SARL qui embauchaient des salariés; Or les sociétés qui se sont créées sont, pour la plupart, des entreprises qui n’ont pas de salariés. Elles ont été créées par des personnes qui, ne souhaitant pas être au chômage, ont créé leur propre emploi », commente un socioprofessionnel.
Des ressources insuffisantes
Deuxième conséquence, le nombre croissant de bénéficiaires du RSA, le revenu de solidarité active qui est pris en charge, en très grande partie, par la COM ; la part de l’Etat étant très faible, car elle a été estimée à une époque où le nombre d’inscrits était peu important. Depuis, les personnes au RSA ont augmenté et les ressources de la COM n’ont pas suivi.
« Si l’économie aujourd’hui est en berne, le nombre de personnes au RSA va encore augmenter… Aucune région de France ne consacre une part de son enveloppe budgétaire au RSA comme le fait Saint-Martin. Le RSA représente 10 % du budget de la COM ! », souligne un socioprofessionnel. C’est pourquoi les socioprofessionnels souhaite voir l’Etat réévaluer sa dotation.