Clifford Brandt, la tête baissée au parquet
La juge Gabrielle P. Domingue a décidé de renvoyer l’homme d’affaires Clifford Brandt et dix-neuf de ses acolytes par devant le tribunal criminel, pour enlèvement suivi de séquestration. Sept des inculpés sont en cavale.
Renvoyé par devant le tribunal criminel avec 19 de ses acolytes pour enlèvement et séquestration, Clifford Brand peut être transféré à tout moment au Pénitencier national, le plus grand centre de détention du pays.
La juge d’instruction Gabrielle P. Domingue a ordonné "qu'ils soient pris de corps et écroués au Pénitencier national s'ils ne s'y trouvent déjà", lit-on dans un document de 45 pages qui a été signifié aux inculpés, 5 mois après l’enlèvement suivi de séquestration contre rançon au préjudice de Nicolas et Coralie Moscosso.
Me Domingue a aussi ordonné "que toutes les pièces du dossier de la procédure ainsi que la présente ordonnance soient transmises au commissaire du gouvernement pour les suites de droit."
De lourdes charges
Vingt-deux personnes étaient inculpées dans ce dossier d'enlèvement suivi de séquestration. Sept d'entre-elles sont en fuite, deux autres ont été mises hors des liens de la prévention, tout le reste est renvoyé par devant le tribunal criminel, siégeant sans assistance de jury, pour y être jugés.
Dans ses conclusions de son ordonnance, le juge instructeur estime "qu'il y a lieu à suivre contre les nommés : Clifford Harry Brandt, Carlo Bendel Saint-Fort, Ricot Pierre-Val dit Edson Forgue et Dje, Sawadienne Jean, Franck Sainterine, Marc-Arthur Phébé, Fritz Aristide, Gabélus Oneste, Evince Larrieux, Jacques Darly Michelais, Carline Richema, Charles Junior, Berthony Dumézil, Gérard Fontélus, Fadner Novalus, Elissoit Charles dit I, Jean Bernard dit JB, Emerson Mirand, Mira Jean-Marc dit 14, Edner Comé dit Jackson Travelino et consorts; d'avoir, à Port-au-Prince, le 16 octobre 2012, en tout cas sur le territoire national et, depuis un temps non couvert par la prescription de l'action publique, enlevé, séquestré contre rançon, Nicolas et Coralie Moscosso."
Une rançon de 2,5 millions de dollars
Deux d'entre eux ont été renvoyés hors des liens de la prévention (Pierre Ernst, chauffeur des Moscosso, et Junior Charles, âgé de 40 ans, impliqué pour avoir reçu en cadeau un boîtier de téléphone usagé de 500 gourdes, environ 12 euros).
Sept autres inculpés sont en fuite : Edner Comé dit Travelino Jackson, Fadner Norvalus, Jean Bernard alias JB, Elissoit Charles alias I, Emerson Mirand, Mira Jean Marc alias 14, Jeff ainsi connu alias Jackmel.
Dans le cadre de ce dossier, le secrétaire d'État à la Sécurité publique, M. Réginald Delva, a été entendu. Celui-ci a expliqué au juge instructeur Gabrielle P. Dominique que Edner Comé planifiait son assassinat à la date du 21 octobre 2012.
Coralie, Nicolas Moscosso (les deux victimes) et leur père, Gérard Robert Moscosso, ont été également entendus. Le père Moscosso avait confirmé au juge instructeur que la somme réclamée par les ravisseurs se chiffrait à 2 millions 500 000 dollars américains, en billets de 100 dollars.