Le Dr. Florence D. Guillaume, ministre haïtienne de la Santé publique et de la Population.
Un plan national d’élimination du choléra a été présenté par la ministre haïtienne de la Santé publique et de la Population, le Dr. Florence D. Guillaume.
A la présentation du document "la Santé" à l’hôtel Montana, Florence D. Guillaume a esquivé la question sur d’éventuelles démarches du gouvernement pour obtenir réparation de l’ONU, dont certains de ses casques bleus sont indexés dans la propagation du virulent « vibrio cholerae » dans le pays.
« Pour l'instant, je priorise la diplomatie pour exercer la pression, afin de trouver le financement pour nous engager dans la bataille sur plusieurs fronts, notamment l'eau potable et l'assainissement, la latrinisation, les intrants, la sensibilisation de la population… Pour la question juridique, elle relève de la justice…», a répondu diplomatiquement le Dr. Guillaume.
Utiliser toutes les stratégies simultanément
« Nous voulons faire une double action : premièrement, chercher un engagement et un support véritable auprès des partenaires d'Haïti, particulièrement ceux des Nations unies ; deuxièmement, vous dire qu'on est prêts à travailler, en utilisant toutes les stratégies simultanément, pour lutter contre l'épidémie de choléra, qui rentre dans sa phase endémique », a poursuivi la ministre.
Elle a souligné l'appel à l'action qui a été lancé conjointement par le président Michel Martelly et son homologue dominicain d'alors, Leonel Fernandez, ainsi que l'accord qui a été récemment signé entre le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe. Un tel accord, a-t-elle noté, donne la garantie du support de l'ONU dans la lutte contre le choléra.
Le représentant du secrétaire général des Nations unies, Nigel Fisher, a réitéré le support de l'ONU dans l'application du plan d'éradication du choléra en Haïti. Il a, en ce sens, salué le plan national d'éradication du choléra, qu'il a qualifié de « plan visionnaire ».
Pour l'exécution de ce plan, le directeur général de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement, Lyonel Duvalsaint, a promis de faire tout ce qui est possible dans sa sphère d'action.
Quatre grands axes priorisés
Dans ce plan, qui s'étalera sur dix ans (2012-2022), quatre grands axes stratégiques sont priorisés pour endiguer le choléra dans l'île partagée par la République d'Haïti et la République dominicaine. L'accent, a souligné la directrice générale du MSPP, le Dr Marie Guirlaine Raymond Charite, est mis sur l'eau potable et l'assainissement, les soins de santé, la surveillance épidémiologique et la promotion de la santé.
Pour l'éradication de ce fléau, désormais, chaque État impliqué dans cette lutte en fait une affaire de politique nationale.
Ce plan national sera mis en œuvre en trois phases : des objectifs à court terme (2013 -2015) ; à moyen terme (2015-2018) ; à long terme (2018-2022).
