Environ 200 personnes ont participé à la manifestation samedi matin. Au premier plan : Laurent Bayly, représentant du SNES-FSU et Jacques Benard, enseignant et responsable local du Parti Socialiste.
Samedi matin, environ 200 élèves, enseignants et syndicats protestaient contre le manque de moyens accordés au lycée des Îles du Nord, à Concordia. Ils réclamaient une entrevue avec le recteur de l’Académie de Guadeloupe, en visite à Saint-Martin. En vain. Un mouvement de grève illimité est lancé.
« Trop c’est trop ! » scandaient en cœur les 200 lycéens, enseignants, parents d’élèves et représentants syndicaux réunis samedi matin, rue de Spring, à Concordia. Le parcours du défilé n’était pas très long car il s’agissait de partir du lycée pour rejoindre le collège où se trouvait normalement le recteur de l’Académie de la Guadeloupe, Stephan Martens.
La manifestation a été émaillée d’un incident annexe : une bagarre a éclaté entre deux élèves. « Malgré ce que disent certains, le nouveau lycée n’ouvrira pas à la rentrée 2014, mais plutôt en 2015. Nous demandons le début immédiat des travaux. Nous attendons depuis 2008 », rappelle Laurent Bayly, représentant du SNES-FSU, principal syndicat enseignant des collèges et lycées. En raison des sureffectifs à la rentrée, il était question d’installer des préfabriqués en guise de salle. « Ils ont été promis pour le 15 septembre et, à l’heure d’aujourd’hui, nous n’avons aucune nouvelle », précise Laurent Bayly.
Moins de moyens pour plus d’élèves
Les syndicats enseignants et les représentants des parents d’élèves annoncent une « baisse des moyens » pour le lycée l’année prochaine. Il y a environ 1 400 élèves au lycée et 200 en plus sont annoncés pour la rentrée. « Le Rectorat sous-évalue l’arrivée d’élèves », certifie Laurent Bayly. La dotation horaire globale est en baisse. Ce qui va donc inexorablement engendrer encore des suppressions de postes et de moyens affectés à la coordination, dans un contexte d’enseignement déjà bien difficile à Saint-Martin.
Un mouvement de grève illimité
«Le recteur refuse de nous recevoir. Un socialiste ne peut pas accepter de telles conditions. Nous sommes pour le dialogue. Si ce dialogue n’existe pas c’est à nous d’en créer les conditions », s’énerve Jacques Benard, enseignant et responsable local du Parti Socialiste. Le cortège s’est arrêté devant les portes du Collège du Mont des Accords, en attendant, en vain, que le recteur sorte.
Considérant que « les conditions de sérénité n’étaient pas réunies », Stephan Martens a décidé de reporter les rencontres bilatérales avec les équipes pédagogiques et administratives du collège, prévues de longue date. Le représentant du SNES-FSU, s’attaque aussi à la Collectivité : « nous estimons qu’il y a un réel mépris de la Collectivité qui, par ailleurs, n’a jamais fait la démarche de rencontrer les organisations syndicales et les acteurs de l’éducation. Sauf une fois, à l’occasion du conseil de l’éducation, à l’automne dernier, et ça s’est mal passé. »
Des représentants des services concernés de la Collectivité, comme Alain Gros-Desormeaux, Thierry Gombs et Mhedi Boucard, étaient sur place, mais n’ont pas souhaité faire de commentaires. Un mouvement de grève illimité est lancé.