Selon l’INED et l’INSEE, 9 Martiniquais sur 10 ont déjà quitté l’île pour du travail ou des études. Quand ils reviennent, ce sont les grands vainqueurs du marché de l’emploi.
« Migration, famille et vieillissement : enjeux et défis pour la Martinique demain », tel est le nom de cette étude menée auprès de 4 000 ménages par l'Ined (Institut national des études démographiques), à l'initiative du Martiniquais Claude-Valentin Marie, en partenariat avec l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Une étude également menée en Guadeloupe, Guyane et Réunion.
Elle fait apparaître une plus grande ouverture vers l’extérieur de la part des Martiniquais, comparaison faite avec les autres Domiens. Un tiers d’entre eux est déjà parti plus de 6 mois et le motif du départ est, bien sûr, une recherche d’emploi ou la suite d’un cursus de formation, estudiantin ou autre.
Seuls 13% de la population martiniquaise n’a jamais quitté le territoire, en comparaison ils sont 26% dans ce cas sur l’île de la Réunion.
La durée de l’exil dépend aussi du motif. Pour raisons professionnelles, cette durée est de 11 ans en moyenne alors qu’elle n’est que de 5 ans dans le cadre d’une formation universitaire et de 3 ans pour le reste des formations.
Conséquences sur le marché de l'emploi
Le plus important reste sur un plan économique car si les natifs de retour sont souvent plus diplômés, à diplôme égal, ce sont eux également qui sont les mieux placés sur le marché de l’emploi local.
Cela s’explique par une plus grande expérience et une qualification généralement supérieure.
A l'inverse, les natifs n’ayant jamais quitté la Martinique éprouvent les plus grandes difficultés économiques et 65% des 18-34 ans se disent prêts pour un départ afin de trouver un emploi.
Faut-il quitter la Martinique pour réussir avant de pouvoir y retourner ?
Il semblerait que oui, si l’on en croit cette étude. A noter que 42% des Métropolitains vivant en Martinique sont originaires de l’île, ayant, au moins, un ascendant martiniquais.