Lutter contre le chômage des jeunes représente un enjeu tel à échelle locale qu’au lendemain des élections, le Conseil territorial l’inscrivait parmi les 6 défis prioritaires. Au-delà des chiffres alarmistes, il existe aussi de belles histoires d’insertion professionnelle : jeunes et chefs d’entreprise, une relation gagnant-gagnant.
A l’été dernier, la Collectivité de Saint-Martin relançait le dispositif « Lend a Hand » (en français « prêter main forte »), qui consistait à immerger 200 jeunes de 18 à 25 ans dans le monde du travail pendant les vacances scolaires. Il s’agissait d’un stage en entreprise financé par la COM, afin de leur ouvrir les portes du monde du travail, les aider à définir une orientation professionnelle et les impliquer dans le développement économique de leur île. Déjà testé en 2009 et 2010, la Collectivité a donc renouvelé son dispositif « Lend a Hand » avec la collaboration étroite de nombreux chefs d'entreprise. Ces stages ont notamment pu fournir un vivier de main d'oeuvre pour les remplacements.
Outre la possibilité de faire naître des vocations, il y a aussi ceux qui, à l'instar de Romain, 19 ans, sont dans une vraie démarche de professionnalisation que le dispositif « Lend a Hand » a pu confirmer. Titulaire d'un Bac Pro et inscrit en 1ère année de BTS Electrotechnique, son chemin a croisé Yann Le Car qui dirige sa société ELC depuis près de 20 ans, et n'a de cesse de croire en cette jeunesse locale: « j’aime l’idée de découvrir des perles, il y a beaucoup de jeunes qui sont très bien.
La réussite de l’insertion n’est pas tant une question de compétences, car cela s’acquiert sur le terrain, mais plutôt un état d’esprit à avoir. Lorsqu'au bout de quelques jours, je vois que le jeune assure le suivi de son travail, je sais que c’est gagné; pour réussir, il faut savoir s’adapter, être curieux. Romain a toutes ces qualités. » Le dispositif « Lend a Hand » fut vécu très positivement par le chef d'entreprise: « nous n’avons pas peur de nous engager avec le jeune, le stage dure un mois donc si ça ne convient pas, le dispositif permet de clôturer le contrat. Si le jeune souhaite rester et si nous en sommes contents, nous pouvons prolonger la collaboration avec un autre dispositif, une alternance comme pour Romain, voire un CDD ou un CDI. »
Les 200 stages « Lend a Hand » ont été financés par la Collectivité à hauteur de 86 000 € et par les entreprises à hauteur de 20 000€ (100 € par jeune). Tous les secteurs d’activité étaient concernés. Les jeunes ont été sélectionnés sur CV, lettre de motivation et en fonction de leur projet professionnel. Cet été, le président de la Collectivité formulait le voeu de voir l’opération renouvelée.
Le dispositif fait donc actuellement l’objet d’une évaluation précise: « nous cherchons à répondre au mieux au besoin des entreprises » nous explique Corinne Pineau du service AIO (Accueil, Information, Orientation) de la COM ; « il y a eu des choses très positives, mais il faut encore améliorer le dispositif ; nous sommes donc en train de l’évaluer précisément auprès de chaque chef d’entreprise pour voir si nous pouvons l’inscrire dans le temps ».