Mariage gay : Une loi qui fait polémique


Mariage gay


Certains maires comme Maurice Bonté d’Ajoupa Bouillon (Nord de la Martinique) ont choisi le camp des hors-la-loi, en annonçant que les mariages homosexuels ne se feront pas dans leurs communes. Pourtant, la Ministre de la Justice Christiane Taubira chargée d’élaborer le texte, l’a confirmé cette semaine : en 2013, les homosexuels pourront se marier et adopter des enfants en toute légalité.

La loi entrera en vigueur au premier semestre 2013. Les couples gays et lesbiens bénéficieront des mêmes droits que les couples hétéros, que ce soit pour le mariage, la filiation ou la parenté. Le gouvernement ouvre l’adoption aux homosexuels dans un cadre identique à celui déjà en vigueur. Comme les autres, ces derniers seront en mesure d’adopter de façon simple ou plénière.

En cas d’adoption plénière, les liens de filiation entre l'enfant adopté et les parents biologiques sont définitivement coupés. C’est le cas contraire pour l'adoption simple: l'enfant, bien qu' étant adopté, garde un lien av.ec ses parents d'origine.

En revanche selon Christiane Taubira, le projet de loi ne prévoit pas d’élargir l’accès à la procréation médicalement assistée. Celle-ci restera la chasse gardée des hétéros. La gestation pour autrui ne sera pas légalisée non plus, comme l’avait déjà annoncé François Hollande lors de la campagne électorale des présidentielles.

Selon les derniers chiffres de l’institut de sondage IFOP, 65% des Français approuvent le mariage gay ou lesbien. C'est presqu'un plébiscite! Pourtant en 1996, ils n'étaient que 48% à dire oui aux mariages homos. Les mentalités ont sensiblement évolué ces dernières années. Concernant l'homoparentalité aussi, l'adhésion des Français est massive. 56% y sont favorables, selon un sondage BVA réalisé en janvier dernier.

Mais dans la sphère politique, le mariage gay est loin de faire l’unanimité, notamment en Martinique où certains maires sont déjà montés au créneau pour marquer leur refus de se plier à la loi. Mercredi lors de la plénière des maires de Martinique, Maurice Bonté de la commune d’Ajoupa Bouillon a clairement fait savoir qu’aucun mariage homosexuel ne se fera dans sa commune. La plupart de ses homologues ont préféré s’abstenir de tout commentaire, excepté le maire de Trinité Louis Joseph Manscour étiqueté PS qui approuve et compte bien célébrer des mariages gays dans sa commune.

Pour les partisans du mariage homosexuel, le Code Civil ne mentionne pas la différence des sexes et la possibilité de procréer ne constitue pas pour eux, une condition sine qua non du mariage. Cependant, le Code Civil évoque explicitement le mari et la femme. Par conséquent, si l'on suit la loi à la lettre, le mariage homosexuel semble impossible. En tous les cas, il l'était à une époque pas si lointaine. Les hors-la-loi en puissance n'étaient pas les maires comme Maurice Bonté mais Noël Mamère qui célèbra en 2004 le mariage de deux hommes.Cette union n'étant pas légale, sera annulée. Des sanctions seront également prises à l'encontre du maire. Depuis, deux autres cérémonies symboliques de mariage ont été célébrées, à Cabestany en 2011 et à Villejuif en 2012.

Au premier semestre 2013, c'est un chapitre nouveau et inédit du Code Civil qu entrera en vigueur, avec ses partsans et ses opposants comme le veut la démocratie, tant qu'on reste dans le cadre strict de la légalité. Alors on verra bien si  les maires hors-la-loi feront légion ou pas…

Christine CUPIT