Le dossier de l’épandage aérien fait couler de l'encre depuis que les planteurs ont voulu réclamer une nouvelle dérogation à poursuivre cette technique consistant à lutter contre la maladie de la cercosporiose noire dans les bananeraies.
Depuis quelques semaines, les planteurs de bananes ont obtenu des autorités une dérogation les autorisant à poursuivre en Guadeloupe l'épandage aérien de fongicides sur les bananeraies, pratique pourtant interdite par une directive européenne.
Cette dérogation, qui n'est valable que pour une durée de 6 mois, continuent de faire réagir les associations de protection de l'environnement. Face aux inquiétudes de la population, le groupement des producteurs de banane de Guadeloupe s’est expliqué sur le dossier. « Nous nous sommes engagés à produire la banane la plus propre du monde et aujourd’hui on nous fait un procès d’intention », indique Francis Lignières, le président des producteurs de Guadeloupe.
Il comprend l’inquiétude de la population, après l’affaire de la chlordécone, mais n’admet pas l’amalgame et l’étiquette que l’on veut coller aux agriculteurs, singulièrement aux producteurs de bananes. « Nous avons subi la chlordécone. Nous ne sommes pas restés assis. Depuis 10 ans, nous travaillons à la mise en place d’une variété résistante aux cercosporioses. Nous recherchons un engin terrestre ou autre moyen pour abolir définitivement l’épandage aérien. »
Malheureusement les techniciens, les ingénieurs… n’ont encore rien trouvé d'aussi efficace que l’épandage aérien. Les producteurs de bananes partagent le souhait du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Stéphane le Foll, de tendre, sur l’ensemble du territoire français, vers la suppression des traitements aériens. Ils pensent qu’il est indispensable de prendre en compte, comme c’est prévu par les textes, la spécificité de certains parasites et des terrains accidentés et difficiles d’accès concernés par la culture de la banane dans nos régions.