Samedi, les électeurs ultra-marins se rendront dans les bureaux de vote, pour le premier tour de scrutin des présidentielles. Dimanche, ceux de l’Hexagone feront de même.Nous choisirons le nouveau Président de la République
Mais qui peut être Président? Quels sont ses pouvoirs? Réponses dans ce petit point pédagogique.N’est pas Président qui veut. Les candidats au poste doivent remplir plusieurs conditions:
-être Français
-avoir plus de 23 ans
-être inscrit sur les listes électorales
-pour les hommes, avoir honoré les obligations de recrutement de l’armée.
Une fois ces conditions remplies, les candidats doivent bien sûr se plier à des règles de forme:
-recueillir la signature de 500 élus
-remettre au Conseil constitutionnel, sous pli scellé, une déclaration de situation patrimoniale, de manière à assurer une meilleure transparence de la vie politique. Cette déclaration porte sur les biens propres du candidat.
-et constituer un compte de campagne qui doit être déposé dans les deux mois suivant l’élection.
Depuis 1848, 23 hommes ont exercé les fonctions de Président de la République française.
François Mitterrand est celui qui détient le record de longévité avec deux mandats et 14 ans de présidence, à son actif.
Jules Grévy fut le chef d’Etat français le plus âgé en fin de mandat.
Il avait 80 ans quand il quitta le pouvoir.
Adolphe Thiers accéda à la fonction à 74 ans, c’est le Président le plus âgé en début de mandat.
Enfin Louis Napoléen Banoaprte est le plus précoce: il avait 40 ans quand il devint le premier président de la République française, élu le 10 décembre 1848.
« Clé de voûte des institutions » pour reprendre les mots de Michel Debré, le Président de la République a un rôle prépondérant au sein de l’exécutif.
Il incarne l’autorité de l’Etat, veille au respect de la Constitution, dispose de pouvoirs spéciaux en cas de péril grave, il est le chef des armées et de la diplomatie.
Le Président nomme le Premier Ministre, peut dissoudre l’Assemblée Nationale et organiser un référendum.
Les pouvoirs du chef d’Etat ont été modifiés une seule fois depuis 1958, en 2008 avec la réforme constitutionnelle du 23 juillet.
Cette loi encadre voire limite les pouvoirs du Président.
Désormais il ne peut exercer que de 2 mandats successifs de 5 ans.
Concernant le droit de grâce, le chef d’Etat ne peut le prononcer qu’à titre individuel.
C’est fini pour les grâces collectives à l’occasion du 14 juillet ou des élections présidentielles.
Enfin, le Président de la République ne préside plus le Conseil de la Magistrature. Cette prérogative appartient à la cour de Cassation.
Mais l’institution du quinquennat en 2002, et l’inversion du calendrier électoral (désormais les législatives se déroulent après les présidentielles), consacre la prééminence du Président de la République.
Cette double réforme diminue sensiblement l’éventualité d’une cohabitation, seul frein véritable au pouvoir présidentiel.