Taxicos : une profession en déclin

Chauffeur de taxi collectif : mythique en Martinique, quasi patrimonial, ce métier est aujourd’hui en voie de disparition. Félix Gabin peut en témoigner. Taxico depuis 24 ans sur la ligne Robert Fort-de-France, il a vu son activité décroître au fil des années. « Quand j’ai commencé nous étions 960 », confie-t-il. « Aujourd’hui, il n’en reste plus que 400 ». Faute de travail, les chauffeurs s’adonnent à d’interminables parties de dominos. Manière de tuer le temps en attendant une clientèle, devenue denrée rare. « Avant, on ne comptait pas le nombre de rotations qu’on effectuait chaque jour, maintenant, elles se chiffrent sur les doigts d’une main ». Pour rentabiliser au maximum les voyages, les chauffeurs attendant que le taxi affiche complet, avant de démarrer. Une dizaine de places en moyenne par voiture : du coup, ce sont les passagers qui doivent prendre leur mal en patience, sous un soleil de plomb souvent. Ce jour-là, Félix Gabin fera deux allers retours, soit une centaine d’euros de recette. A peine de quoi amortir les frais de carburants.

BIL