Débâcle du CHU de Pointe-à-Pitre, la communauté médicale sort de sa réserve et entend bien sauver le centre hospitalier.Réunis ce matin en comité, le club des médecins souhaite alerter l’opinion publique sur l’ébranlement financier de l’hôpital qui atteindrait son paroxysme. 39,5 millions d’euros de déficit prévisionnel sont attendus pour l’année 2011 contre les 16,4 millions de l’an passé. La fracture : plus de 20 millions d’euros en moins dans les caisses qui entraîneraient de facto une crise financière sans précédent qui pourrait obliger l’établissement à recourir à un plan social. Donc à licencier ! En cause dans cette déroute : la baisse des dotations. En effet, suite aux dispositions contenues dans la circulaire budgétaire publiée par la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) le 30 mars 2011, les dotations de ressources des établissements de santé se sont amoindries : la MIGAC, les MERRI et les tarifs. Au programme de cette circulaire : -40% pour les crédits dévolus aux missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC), – 4 millions pour les MERRI qui financent les missions d’enseignement de recherche de référence et d’innovation, et la baisse des tarifs des prestations. Tandis que l’activité de l’hôpital, elle, augmente de 2,8% en 2010 et devrait atteindre les 3,8% pour l’année en cours selon les estimations du club des médecins. Aujourd’hui, le club réclame la réactualisation du « Plan Santé Outre-mer » promis jadis par l’Etat et l’assurance que les engagements des dépenses qui permettent la réalisation du nouvel hôpital – prévu à Perrin aux Abymes – soient respectés. A défaut, il « se réserve le droit de prendre dans le futur toute décision (qu’il jugerait) nécessaire pour maintenir l’offre de soins à la hauteur des espérances de la population ».