La Cour des Comptes vient de publier un rapport annuel sur l’immigration clandestine en Guyane, à Mayotte et à Saint-Martin. Selon elle, la maîtrise des flux migratoires dans ces territoires est peu satisfaisante. Elle note que pour ces trois DOM, « l’importance du nombre de reconduire est un phénomène majeur. Leur augmentation y traduit des difficultés persistantes à maîtriser les entrées irrégulières sur le territoire plus que l’efficacité de la politique menée ». En 2009, 11 500 personnes supposées étrangères en situation irrégulière ont été interpellées en 2009 et 9000 ont été reconduites à la frontière. S’agissant des orpailleurs clandestins, les carences concernant leur reconduite se sont atténuées depuis 2009, selon le rapport, en raison notamment de la mise à disposition de la PAF de moyens aériens.
S’agissant du Centre de rétention administrative, la Cour des Comptes rappelle que le CRA de Rochambeau a été totalement mis aux normes en 2007 pour un coût total de 1,7 M€, « mais un projet d’extension à 64 places prévoit aujourd’hui de le détruire entièrement et d’en reconstruire un neuf pour un coût estimé à 7,3 M€. Cet accroissement de capacité non anticipé au moment de la rénovation constitue un gaspillage manifeste ». Les conditions de détention ne sont pas satisfaisantes pour les femmes qui ne disposent pas toujours d’une zone à part. Etant en infériorité de nombre par rapport aux hommes elles doivent être enfermées dans leur chambre la nuit, et non pas d’accès au téléphone.
Les effectifs de la PAF sont mal répartis, La Guyane qui comptait 247 fonctionnaires en 2010 est sous-dotée par rapport aux Antilles, alors que le problème d’immigration y est plus aigu. Enfin le rapport note que la coopération transfrontalière avec le Suriname et le Brésil s’est intensifiée.