Collège: nécessité d’un électrochoc

A situation d’urgence, des mesures radicales. Jeudi soir dernier, lors d’un Conseil d’administration du collège du Mont des Accords, le principal Jean-Patrick Moras annonçait aux parents d’élèves de l’UPESM (Union des parents d’élèves de Saint-Martin) le fruit de ses réflexions quant à la multiplication des incivilités (bagarres, insultes et agressions diverses) et à l’absentéisme grandissant au collège. Il faut dire que lundi dernier, le bus scolaire assurant le transport d’élèves de 3e sur le stade Albéric Richards de Sandy Ground a été littéralement attaqué par un commando de jeunes gens, dont au moins un était armé d’un coutelas. Au cours de la bagarre générale qui a suivi, un élève qui était pris à partie a reçu des coups et une enseignante de sports qui s’interposait a été blessée, suffisamment violemment pour avoir eu des côtes fêlées et un arrêt de travail d’une semaine. Il semblerait que l’attaque ait été lancée par une poignée d’anciens élèves du collège, quatre jeunes âgés de 16 ans tout au plus, bien connus des services de gendarmerie. Motif de cette attaque commando ? L’éternelle rivalité entre les membres d’un «gang» de Saint-James face à ceux de Sandy Ground. En raison d’une bravade d’un élève issu de Saint James qui disait ne pas craindre ceux de Sandy Ground, ces adolescents ont voulu faire la démonstration de leur force. Cet incident a choqué aussi bien la communauté enseignante, que la direction du collège et les élèves pris dans la bagarre.
D’autant que cet incident, s’il est le fait marquant de ce début d’année 2011, n’est pas un acte isolé. Les bagarres, ou les débuts de bagarre, au sein du collège de Marigot sont légion, près de deux à trois par jour, selon le témoignages d’enseignants de l’établissement. Et les échauffourées débordent régulièrement dans la rue. Mardi dernier à l’heure du déjeuner, il a fallu déjouer un «combat» près du stade Vanterpool, toujours sur fond de rivalités de quartiers. Aussi le principal Jean-Patrick Moras a pris la responsabilité de mesures exceptionnelles après avoir informé le Rectorat. Au cours du week-end dernier, il a convoqué tous les élèves des 14 classes de 6e (samedi) et ceux des 11 classes de 5e (dimanche) à venir se présenter dans l’établissement en présence de leurs parents, pour un rappel à la loi du règlement intérieur de l’établissement. Les élèves de 3e ainsi que leurs parents étaient concernés ce matin, ceux de 4e demain, mardi. Sans cette rencontre obligatoire, les élèves ne seront pas acceptés en cours. «Ces réunions ont pour but de responsabiliser les parents. C’est à eux que revient d’exiger de leurs enfants une tenue correcte, un comportement normal, le respect des horaires et des jours d’école» explique Jean-Patrick Moras qui a obtenu sur le sujet le soutien indéfectible de l’UPESM.

GURRIERI