Hôpital : une année de transition

Une année de « transition et d’action », c’est ainsi que Patrice Lecomte, directeur général adjoint du CHU de Pointe-à-Pitre, qui assure l’intérim de la direction du centre hospitalier Louis-Constant Fleming aux côtés de Chantal Lerus, sous-directrice du CHU pointois, a qualifié l’année 2011. Année de transition puisqu’il s’agira pour l’hôpital d’accueillir un nouveau directeur ; la fonction étant donc assurée en alternance depuis le départ de Pierre Luty. La procédure de recrutement a été lancée et la nomination ne devrait pas intervenir avant la fin du premier semestre de cette année.
Année d’action puisque différents chantiers vont se mettre en place, parmi lesquels l’ouverture de la nouvelle unité de psychiatrie et le dossier patient informatisé. Concernant le premier chantier, il s’agit de la construction d’une nouvelle unité de psychiatrie puisque l’actuelle n’étant pas adaptée. « Il y aura dix-sept lits dont une douzaine en hospitalisation libre. Y seront accueillis des patients souffrant par exemple de dépression, et venant de leur plein gré. Il y a aura également trois lits en isolement pour des hospitalisations sous-contrainte », indique le docteur Jean-Paul Banos, président de la commission médicale d’établissement (CME). Le service compte trois médecins psychiatres alors qu’il devrait en compter quatre si on se réfère aux quotas. Le recrutement d’un quatrième médecin est en cours mais les postes sont difficilement pourvus d’une manière générale en France. Quant au centre médico-psychologique situé près de l’ancien hôpital, il sera également réaménagé et aura un double accueil, l’un pour les adultes, le second pour les enfants. La construction de la nouvelle unité devrait être achevée d’ici à la fin de l’année. Les locaux actuels seront réaménagés afin d’accueillir un nouveau service, celui de soins de suivis et de réadaptation. « Par exemple, si vous avez été victimes d’un accident de voiture, vous nécessitez des « premiers » soins et ensuite, après cette phase de soins aiguë, vous avez besoin de soins de suivi, de rééducation. Aujourd’hui, les patients ont recours aux soins à domicile ou doivent aller dans une structure médicale en Guadeloupe. L’année prochaine, le centre hospitalier de Saint-Martin pourra donc assurer ces soins », complète le docteur Jean-Paul Banos

Autre chantier majeur de l’hôpital de Saint-Martin, celui du dossier patient informatisé. Il s’agit de mettre en place un réseau informatisé qui permettra de stocker toutes les informations concernant un patient. Les objectifs sont multiples. « D’une part, cela va nous servir d’avoir sur un même document l’identité du patient, les causes de son hospitalisation et les soins qui lui ont été donnés, ce qui sera plus facile pour éditer la facture entre autres », précise le président de la CME. L’ensemble de ces informations sera d’autre part inscrit dans un réseau régional avec les Antilles françaises. Ce qui permettra de renforcer l’efficacité de certaines spécialités. Et le docteur Jean-Paul Banos d’en justifier par un exemple : « une personne qui vient d’être victime d’une attaque cérébrale, a besoin d’une intervention extrêmement rapide. Or, celle-ci ne peut être décidée que par un neurologue. Or, l’hôpital de Saint-Martin n’a pas de neurologue. Aussi envoyons-nous aujourd’hui par messagerie les informations en Guadeloupe pour consultation ce qui prend un certain temps. Avec le système d’informatisation, la consultation du dossier sera en temps réel. » La mise en place du réseau et des équipements nécessaires devrait être opérationnelle d’ici à la fin de l’année.
L’hôpital Louis-Constant Fleming compte 30 médecins dont 23 à temps plein, entre 120 et 150 infirmières. 16 000 passages aux urgences sont enregistrés chaque année et 5 500 hospitalisations.

GURRIERI