Chers Martiniquaises,
Chers Martiniquais,
Nous n’avons pas le temps de regretter 2010 que déjà 2011 s’annonce, pleine de promesses et de défis dont je voudrais parler ce dernier soir de l’année.Mon regard est bien sur celui du préfet mais il est aussi celui d’un homme qui, depuis plus de trois ans, sillonne la Martinique, provoque les rencontres, vit avec vous des moments intenses de joies et de peines ancres dans notre mémoire a tous.
Parmi les événements qui ont marque l’année 2010, viennent particulièrement à mon esprit :
– Le terrible séisme du 12 janvier, qui a frappe douloureusement Haïti. La réaction de la Martinique, ile solidaire et généreuse de la Caraïbe, a été exemplaire. C’est d’ici que sont partis les premiers secours français. C’est par la Martinique que la France a pu jouer le rôle que le monde attendait d’elle.
– les deux consultations du début d’année ont constitue un autre temps fort de 2010. La Martinique s’était donnée rendez-vous avec elle-même pour réfléchir à ses institutions. Vous avez répondu clairement aux deux questions posées : non à une plus grande autonomie vous éloignant du droit commun français. Oui a une modernisation du statut et de la souvenance de notre territoire. Apres beaucoup de concertation, le projet de loi portant sur la Mure collectivité unique sera débattu par les Assemblées en 2011.
La question des institutions est essentielle mais je n’oublie pas pour autant les priorités quotidiennes, qui sont aussi les miennes et celles des services de l’Etat. Vous êtes nombreux à me faire part d’un sentiment d’une insécurité grandissante. La situation me préoccupe. Je la suis très attentivement. L’augmentation, cette année des agressions physiques, est préoccupante comme les cambriolages et les trafics de drogue. Tous les moyens seront mobilises pour interpeller les auteurs et les mettre a la disposition de la justice. J’ai demande a ce que les opérations « coup de poing » se multiplient pour démanteler les trafics de toute sorte. L’opération menée a la Mangrove par la gendarmerie, ou la saisine cette semaine de cinq kilos de cocaïne par la police témoignent du professionnalisme et de l’engagement permanent des forces de l’ordre que je voudrais ici tous remercier: police, gendarmerie, douanes.
Au-delà des chiffres, ma conviction profonde est que la répression ne parviendra pas seule a bout de ce fléau. Chaque société porte en elle une part de violence, que les circonstances exacerbent parfois, mais dont chacun est toujours responsable. Songez que plus des trois quarts des faits enregistres relèvent de conflits familiaux ou de voisinage ! La solution est entre nos mains. C’est à une véritable prise de conscience que je vous appelle ce soir.
Une autre forme de violence m’est insupportable : l’insécurité routière. Nous déplorons cette année, à l’heure ou je vous parle, 37 morts sur les routes. Ce chiffre me choque et m’interpelle. Alors que le nombre global d’accidents et de blessés évolue très favorablement et témoigne que nos efforts ne sont pas vains ! Les usagers des deux roues payent un très lourd tribut. Ils représentent 65% des morts alors qu’ils ne représentent que 2 % des véhicules en circulation.
La encore, la mobilisation des forces répressives ne pourra pas tout. Je vous le dis solennellement : ne laissez jamais partir un proche, un être que vous aimez, sans casque ou hors d’état de conduire pour abus d’alcool ou de drogue. Et je m’adresse aux jeunes pour leur dire que les fanfaronnades tète nue, au mépris de toutes les règles, peuvent conduire directement a la mort.
Enfin, je veux évoquer avec vous les difficultés économiques que traverse notre ile : un trop grand nombre de foyers martiniquais est touche par le chômage, la précarité, ou simplement la peur du lendemain. Je veux dire à ceux-là que nous nous mobilisons.
• pour les jeunes particulièrement touches, j’ai inaugure il y a quelques jours l’école de la deuxième chance de la Trinite. Il faut multiplier ces dispositifs ouverts sur le monde de l’entreprise, gage d’une insertion réussie. Ce pari sur la jeunesse ne sera jamais perdant. J’ai été impressionné par la valeur des jeunes volontaires pour le service civique. Ils ont lutté vigoureusement contre l’épidémie de dengue, si meurtrière, que nous avons connu cet automne. Gâcher le potentiel représente par ces jeunes, c’est hypothéquer le futur de la Martinique. Nous n’en avons pas le droit.
• a long terme, j’ai la conviction que nous réussirons parce que nous avons fait le bon choix, en misant sur des projets d’avenir finances avec l’aide de l’Europe en partenariat avec la Région et le Département. Tourisme, agriculture, technologies de l’information, énergie… ce sont autant de filières nécessaires au développement endogène de l’ile. Les investissements dans ces domaines préparent aujourd’hui la croissance saine et durable de demain. C’est cela qui me donne confiance dans l’avenir de la Martinique, qui explique mon impatience de voir ce potentiel extraordinaire se réaliser enfin entièrement.
Je n’aurais, pour terminer, qu’un message à vous adresser : rien n’est donne, mais tout est possible si la confiance, l’initiative et l’imagination sont réunies. Entreprenez, allez de l’avant, concertez-vous sur l’avenir de la Martinique ! L’Etat sera la pour faciliter l’expression de vos projets, les guider dans le sens de l’intérêt général, aplanir les difficultés qui surgiraient La reforme des services de l’Etat, qui entre en vigueur des demain 1er janvier, en témoigne des équipes resserrées dans de grandes directions plus lisibles auront a coeur de simplifier vos démarches. L’Etat sera la pour mieux faire dialoguer la métropole et les outremers, qui, soit dit en passant, reçoivent depuis peu la même TNT 2011 est l’année des outremers. C’est le moment de mettre en lumière les identités de vos sociétés, ces terres constitutives de l’histoire, ces réservoirs de solutions innovantes aux problèmes de notre pays.
Vous le voyez, nous avons du travail devant nous ; ce travail, nous le ferons ensemble. Je m’y consacrerai entièrement.
En ce 31 décembre, je vous souhaite, ainsi qu’a vos proches, une bonne, heureuse et utile année 2011. Je m’adresse d’abord a ceux qui souffrent, a ceux qui sont seuls, a ceux qui sont loin de chez eux.
Bonne année, mes chers compatriotes
Mwen ka souhaité zot an bon lanné !