L’ancienne députée de Gros-Morne, Gérandale Télusma, est décédée, lundi, dans un grave accident de la route survenu, à l’entrée de Desdunes (Artibonite) sur la route nationale numéro 1.Le véhicule à bord duquel se trouvait l’ex-parlementaire a violemment heurté un bus de transport en commun. Son chauffeur et une troisième personne qui se trouvaient dans le véhicule s’en sont sortis avec des blessures. Candidate à sa propre succession, Gérandale Thélusma, 38 ans, était en ballottage pour la députation de Gros-Morne avec le candidat Fritz Chéry (Haïti en Action), ancien journaliste de radio Vision 2000, selon les résultats préliminaires des élections du 28 novembre publiés par le Conseil Electoral Provisoire.
Notre correspondant en Haïti, Claude Gilles, dresse le portrait de Gérandale Télusma, une fille à maman.
27 octobre 1972, Gros-Morne a vu naître la petite Gérandale Télusma. Portant le nom de sa mère, Renette, une enseignante de carrière, elle a vécu dans une famille monoparentale. Affable, svelte et bien élancée, cette célibataire endurcie se considérait toujours comme une fille à maman. Elle n’a jamais vécu sous le même toit que son père Rolain Antoine Fragé. « Je le connais en tant que mon père, pas plus ! », répondait, en août 2009, Gérandale Télusma à une question sur celui-ci. « Ma mère a commencé à enseigner dès l’âge de 16 ans », a vite enchaîné le parlementaire comme pour exprimer son attachement à Mme Renette Thélusma, qui dirige depuis 17 ans SOS sans frontières, une institution scolaire de Gros-Morme. Ironie du sort, la lettre « h » dans le nom de sa mère a été enlevée dans le sien par l’officier de l’état civil.
Studieuse, elle a vécu dans sa ville natale pendant une partie de ses études secondaires. Arrivée à la capitale haïtienne qui a son côté implacable, Gérandale Télusma a été admise au lycée Marie-Jeanne, où elle a bouclé ses études secondaires en 1992. Elle a par la suite décroché une licence en sciences juridiques à la faculté de Droit de l’Université d’Etat d’Haïti. Avant son élection en avril 2006, Gérandale Télusma a roulé sa bosse, tour à tour, à la Direction générale de la police nationale, à la secrétairerie d’Etat à la sécurité publique et au Palais national. « Je n’ai jamais été une politicienne active. Je travaillais dans des structures politiques tout simplement », a expliqué le député. Son premier engagement à la politique active remonte à 2005 quand elle a été rapprochée par des personnalités de Gros-Morne qui voulaient se faire représenter par une femme à la 48e législature. Elle a été la dernière à être inscrite sur la liste des 11 candidats du Conseil électoral communal de Gros-Morne. C’était sous la bannière du Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrenah), se rappelle l’influent membre de la Concertation des parlementaires progressistes.
L’ex-première secrétaire du Bureau de la Chambre des députés se sentait appartenir à la population de Gros-Morne au point de ne pas s’aventurer à prédire son avenir politique. Député à nouveau ? Sénateur ? Maire ? Casec ? Tout dépend, répondait-elle, de la population de Gros-Morne. Et finalement, elle se portait candidate à la législative controversée du 28 novembre dernier. Candidate à sa propre succession, Gérandale Télusma était en ballottage pour la députation de Gros-Morne avec le candidat Fritz Chéry.