Communiqué du collectifdom.
40 parlementaires UMP ont adressé un courrier au Président de la République demandant l’abrogation de l’article 2 de la Loi du 21 mai 2001 portant reconnaissance de l’esclavage par la France qui précise que « Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Sous le prétexte du déclassement de l’alinéa 2 de l’article 4 de la Loi du 23 février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation, les députés concluent que cet article 2 ne relève pas du champ législatif. (www.collectifdom.com)
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais (le Collectifdom) prévient que toute tentative pour réviser la loi de 2001 sera vaine.
Nul n’ignore l’hostilité de l’ensemble de l’outre-mer et des ultramarins dans l’hexagone à toute révision de la loi de 2001 et à la veille d’échéances électorales importantes le parti majoritaire ne pourrait prendre le risque d’affronter le mécontentement de 3 millions de citoyens français. De plus, le Collectifdom a reçu des garanties de plus hautes autorités de l’Etat, et notamment des responsables politiques majeurs de l’UMP :
– Nicolas SARKOZY, président de l’UMP, a clairement indiqué au Collectifdom et à son président, Patrick KARAM, lors de leur entretien le 13 décembre 2005, que cette loi était l’honneur de la France et qu’il n’accepterait aucune remise en cause sur aucun article que ce soit.
– Le Président UMP de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis DEBRE a clairement réaffirmé au Collectifdom et à son président le 25 janvier 2006 qu’il n’accepterait pas que l’on remette en question la loi 2001 comme le demandait la pétition des 19 historiens en conflit avec le Collectifdom, pas plus qu’il n’accepterait l’abrogation de l’article 2 à travers le déclassement.
Cette initiative n’est qu’un coup de pub sans lendemain.
Le Collectifdom appelle les parlementaires à plus de raison. L’esprit revanchard n’a pas sa place dans notre République. Même s’il est vrai que les Antillais avaient obtenu l’abrogation de la mention des aspects positifs de la colonisation en outre-mer, justement parce qu’elle semblait comporter une remise en cause insidieuse de la loi de 2001. Les Parlementaires devraient éviter de jeter de l’huile sur le feu pour des raisons électoralistes, ce qui pourrait avoir l’effet inverse.
Patrick KARAM