Deux jeunes négropolitains du 21ème siècle, pas vraiment au clair avec leurs origines, se retrouvent, par un mystérieux sortilège, projetés dans les Antilles a l’époque de l’esclavage et devront reconquérir leur liberté. Voilà en résumé le scénario de Case-départ, une comédie co-écrite, jouée et réalisée par deux humoristes stars du Djamel Comedy Club, Thomas Ngijol et Fabrice Eboué. Case Départ sort ce vendredi, 22 juillet, aux Antilles sur fond de controverse. Certains se disent choqués qu’on puisse tourner ainsi en dérision une période sensible et encore si méconnue de l’histoire de France. Les deux acteurs principaux étaient présents en Martinique jusqu’à hier et ont répondu aux questions des spectateurs lors de l’avant-première du film hier soir à Madiana. Ils se défendent d’avoir voulu rire de l’esclavage. Le film est en fait une dénonciation de tous ces préjugés sociaux et raciaux qui gangrènent la société française aujourd’hui encore. « Tout le monde en prend pour son grade, explique Thomas Ngijol, on n’a voulu stigmatiser personne en particulier. Ce n’est pas un film sur l’esclavage mais un film sur la quête d’identité ». Depuis sa sortie le 6 juillet dernier en France, le film caracole en seconde place du box office, avec déjà près d’un million d’entrées. Gageons qu’il draine également le public antillais, ne serait-ce que parce que chacun doit se faire sa propre opinion de la nécessité, ou pas, de polémiquer. La notre est claire : le film est une réussite, un excellent antidote aux clichés en tous genres.