La mode antillaise se fédère

La mode est un secteur porteur aux Antilles mais totalement inorganisé. Une faiblesse que la Fédération Caribéenne des Arts de la Mode, créée cette semaine à l’occasion des « Carbets de la Mode » entend combler.Depuis mardi, des stylistes antillais mais aussi caribéens (Trinidad, Jamaïque) et africains ont présenté leurs créations dans le magnifique décor du centre culturel de Fond Saint Jacques à Sainte Marie. Une rencontre qui a permis de vendre des modèles, mais aussi de commencer à structurer la profession, avec la création jeudi de la Fédération Caribéenne des Arts de la Mode. Sa présidente Eliane Chalono veut « aider les stylistes à vivre de leur art, à s’exporter où à mieux travailler ici ». « Il y a une clientèle pour les créateurs, et une tradition héritée des couturières d’antan », poursuit-elle.
La Fédération a reçu les conseils de Daisy Sok, de la Fédération Française de la Mode, qui pense qu’il faut « en priorité faire accéder les martiniquais à des formations dans la haute couture, avant d’organiser, peut-être dans un an, un défilé de haute tenue ».
Les stylistes antillais ont semblé très intéressés par cette initiative. La plupart vendent leurs modèles dans leurs ateliers, et très peu ont leur boutique. Dany Devaed, déjà bien connu, a cette chance, mais il aimerait « mieux se faire connaître à l’international, en France et dans la Caraïbe ».
L’autre chantier de cette fédération concerne la profession de mannequins. Caroline Parc, directrice d’une agence à la Réunion, présente lors de ces rencontres, déplore que « la majorité des mannequins travaillent sans contrats alors que la profession ets très reglementée, surtout pour les enfants ». Elle projette d’ouvrir une succursale de son agence en Martinique.

Mariane LAFLEUR