BTP : chronique d’une mort annoncée ?


Le secteur du BTP est en crise et ses représentants tirent la sonnette d’alarme


Dans un communiqué de presse, le vice-président de l’association du BTP (bâtiments et travaux publics) à Saint-Martin, Franck Viotty, tire la sonnette d’alarme. La dégradation du chiffre d’affaires des entreprises et des mesures prises au plan national et local, lui font aujourd’hui poser la question de la survie du secteur BTP.

Franck Viotty rappelle que « les représentants du BTP de Saint-Martin ont, depuis plus de 3 ans, essayé de sensibiliser nos dirigeants sur la dégradation progressive du BTP à Saint-Martin. » Parmi leurs démarches, se sont tenues des réunions avec la COM, la SEMSAMAR, la Préfecture de Saint-Martin, la CGSS (Caisse générale de Sécurité sociale), des interviews, des manifestations sur la voie publique…

Le problème avait aussi été porté au niveau du Ministère de l’Outre-Mer, à Paris avec la rencontre du Député de la IVe circonscription, Victorin Lurel, et du Sénateur de Saint-Martin, Louis Constant Fleming, et en présence du Préfet d'alors, Jacques Simonet. « La dégradation du chiffre d’affaires des entreprises du BTP continue à chuter : moins 60% en 2011, auxquels s’ajoutent 40%, voire plus en 2012, causés par une disparition continue des marchés tant publics que privés », poursuit Franck Viotty, qui précise qu’aucun dispositif n’est venu compenser cet effet de crise.

Pas de plan Corail

« L’absence de vigilance parlementaire a empêché Saint-Martin de bénéficier du dispositif du plan Corail » ; également en cause, les mesures du gouvernement Ayrault visant à stimuler l’économie française : l’augmentation des charges sociales s’imposera à Saint-Martin, parce que c’est une disposition nationale, alors que l’avoir fiscal ne pourra pas être mis en œuvre, car Saint-Martin dispose de son autonomie fiscale et sa situation financière ne lui permet pas d’assumer cette nouvelle charge.

Concernant la dette sociale des entreprises du BTP, le vice-président pointe du doigt la politique fiscale menée au plan local, ainsi que la pression exercée par la CGSS Guadeloupe pour recouvrer les impayés : « malheureusement, ces actions ne feront qu’aggraver l’accélération des dépôts de bilan avec leur lot de licenciements et de chômeurs en plus, à Saint-Martin ».

Le constat, pour le secteur du BTP, est donc aujourd’hui très amer, car tout ceci ne fait que confirmer «  la mort annoncée des entreprises du BTP à Saint-Martin et ceci en totale contradiction avec l’optimisme affiché et déclaré par l’ensemble de la classe dirigeante de notre Collectivité de Saint-Martin ». Le prix de la survie semble bien douloureux.

Delphine Gavach