C'est la conclusion que tire le Fond Monétaire International (FMI), dans un rapport qu'il vient de publier sur le rôle du tourisme dans la croissance économique de la Caraïbe.
Selon le FMI, si la croissance a sensiblement ralenti dans la région c'est avant tout parce-que la productivité a chuté. Le manque d'investissement ne serait qu'un facteur secondaire.
Le FMI estime que le tourisme a fortement contribué à la relance économique de certains pays de la zone. Mais il considère également que les politiques destinées à améliorer la productivité, poursuivre le développement du secteur touristique et l'intégration régionale "pourraient payer des dividendes en termes de croissance dans la région".
Depuis les années 80, les pays de la Caraïbe connaissent des taux de croissance bas. Les experts de la "banque centrale des banques centrales" basée à Washington pointent du doigt une série de facteurs: le ralentissement de l'économie mondiale bien évidemment mais également l'érosion des préférences commerciales, la diminution de l'aide internationale, les catastrophes naturelles et les récessions dans les pays qui constituent les plus grosses sources de revenus pour le tourisme dans la Caraïbe ( Etats Unis, Europe).
En 30 ans, la croissance est passée de 3% à 2,7% dans la Caraïbe, même si les résultats sont sensiblement différents d'un pays à l'autre.
Malgré la hausse significative de leurs produits intérieurs bruts (PIB) dans les années 70, la plupart des pays caribéens se sont laissés rattraper par les pays émergents et en voie de développement.
Mais pour le FMI, le tourisme reste une " stratégie viable": c'est un secteur qui peut encore se développer car il y a encore de la place, le marché est loin d'être saturé.
Néanmoins, les performances économiques sont loin d'être homogènes dans la région. Et ce sont surtout les pays de l'union monétaire des états de la Caraïbe de l'est qui se taillent la part du lion en terme de croissance, comme par exemple Trinidad et Tobago qui en quelques années a surpassé les pays du tourisme intensif, aidé par la la flambée des prix des réservations.