Entre terre et mer, les piscines de l’océan

Les piscines naturelles sont une merveille de la nature, façonnées juste pour le plaisir de s’y plonger. L’intimité de ces jacuzzi en plein air s’offre au terme d’une agréable petite randonnée sur les mornes côtiers.  

Saint-Martin est décidément extraordinaire, pour peu qu’on la regarde vraiment en oubliant quelques instants que tout n’y est pas parfait. Réjouissons-nous quand même que certains trésors soient préservés de la fréquentation de masse, car ceux-là même constituent le fleuron d’un tourisme vert.

L’un des plus beaux sites naturels de l’île

Les piscines naturelles de Geneve Bay sont ces miracles de la nature dont on se garderait bien de dévoiler le secret, s’il n’était déjà connu comme l’un des plus beaux sites naturels de l’île. Pour s’y rendre, direction le côté hollandais, par Quartier d’Orléans.

Il faudra ensuite emprunter la petite route qui mène à la plage de Guana Bay, elle-même très prisée des surfeurs et bodyboarders. Cette plage nous intéresse plus particulièrement ici, puisqu’elle constitue le point de départ de la randonnée qui guide jusqu’au clou du spectacle : les bassins de Geneve Bay.

Dans le sillage du littoral

Crapahuter entre les mornes alimente déjà l’intérêt de la ballade, laquelle dure de 45 minutes à 1 heure, selon la vitesse des foulées et le temps passé à la contemplation du paysage. En la matière, il y a de quoi faire durer le plaisir.

Au large de cette côte extrêmement sauvage qui s’offre sur l’océan Atlantique, à l’Est de Pointe Blanche, l’horizon esquisse les contours de Saint-Barthélemy, Saint-Kitts, et Nevis, par grand beau temps. A peine émergé de la mer, le sentier côtier, bien dessiné et dénudé de toute construction, présente une succession verdoyante de forêt sèche littorale et de cactus dont les fameux Têt à l’Anglais.

Côté faune, les rencontres ne laissent pas non plus de répit : les amateurs d’ornithologie se laisseront griser par les plongeons du chasseur pélican, comme les ballets aériens des sternes, fous de Bassan et autres paille-en-queue. Le sentier côtier se partage volontiers avec quelques caprins, qui sont également ici et là un peu chez eux. Notez qu’une toute petite portion de la randonnée, rendue difficile par un passage étroit à flan de falaise, peut être à risque pour de trop jeunes enfants et pour les personnes atteintes de vertige.

La récompense

En contrebas de Back bay, les quelque 45 minutes de marche au soleil sont bien vite oubliées, lorsqu’il s’agit de plonger dans les piscines naturelles. Certes, ni l’ombre de cocotiers, ni le sable fin pour amortir le farniente. Mais protégés de la houle et continuellement brassés, ces bassins naturels sertis dans la roche offrent une baignade en toute sécurité, dans une eau tiède et cristalline.

Il est rare de devoir se disputer de bout de paradis, même si cela peut malheureusement arriver surtout en haute saison. La période actuelle est donc plus propice à une intimité totale. Après quelques ablutions et un pique-nique, le retour peut s’avérer un peu plus fastidieux, bien qu’il s’agisse simplement de faire demi-tour pour rempiler sur les 45 minutes de marche.

Une sieste serait en effet meilleure venue, mais l’absence d’ombrage ne la conseille par vraiment. Consolez-vous avec l’indiscutable beauté du décor sauvage.  

Lannig STERVINOU