Les difficultés croissantes de Conforama relancent les spéculations sur l’avenir du groupe. Même celle d’un dépôt de bilan avec liquidation judiciaire des sociétés à la clé. Le tribunal de commerce de Saint-Denis se prononcera bientôt sur l’avenir des différentes sociétés de François Caillé, placées à la demande de son PDG sous le régime de la procédure de sauvegarde depuis bientôt six mois. L’imminence de cette échéance et la restructuration à marche forcée des principaux pôles (automobile, ameublement, distribution) ont alimenté ces derniers jours les plus folles rumeurs sur la survie du groupe. D’ici le 29 septembre François Caillé devra encore surmonter une série d’obstacles pour convaincre la juridiction commerciale de la pérennité de ses entreprises. Les dettes cumulées du groupe sont estimées actuellement à un peu plus de 300 millions d’euros. Aux banques, François Caillé devait au 31 mars dernier 174,1 millions d’euros, plus de la moitié de cet encours étant constitué de crédits à court terme (découvert bancaire, crédit relais). Parmi les établissements les plus exposés figurent la BR à qui François Caillé doit 34,5 millions d’euros, la BFC (21,3 millions), ou encore le Crédit Agricole (22,2 millions). L’endettement à l’égard des fournisseurs est également faramineux, aux alentours de 150 millions d’euros selon les estimations. On comprend mieux, à la lecture de ces chiffres, pourquoi l’hypothèse extrême d’un dépôt de bilan du groupe, avec liquidation de la plupart des entités, effraie les milieux d’affaires locaux. Au sein de l’empire bâti par François Caillé au fil des années, quelques pépites intéressent pourtant les investisseurs. L’Antillais Bernard Hayot serait intéressé, dit-on, par la récupération de certains magasins du réseau Leader Price pour les faire basculer sous l’enseigne Carrefour Market.