Le conflit des marins-pêcheurs se radicalise après l'échec de la rencontre entre les syndicats et l'administrateur délégué par le gouvernement, Jean-Michel Suche. D'autres secteurs, comme celui défendu par le syndicat des transporteurs professionnels de marchandises (STPM), arrivent en renfort.
Le port de la Pointe des Grives est toujours bloqué par les marins-pêcheurs, et les barrages filtrants visent particulièrement les bananiers. Ces derniers sont jugés responsables de la situation désastreuse de la filière pêche en Martinique.
Le chlordécone montré du doigt
Charles Agathe, gréviste, le souligne en disant : " la banane nous a tués". C'est l'avis de la plupart des grévistes, sur le piquet de grève cet après-midi. Il est vrai que la pollution due au chlordécone utlisé par les bananiers a réduit la zone de pêche à la langouste à sa portion congrue en Martinique. La situation des professionnels de la pêche locale est de plus en plus inquiétante.
Une rencontre qui tourne court
La rencontre qui a eu lieu entre Olivier Mornet, patron de la direction de la mer, et l'administrateur dépêché par le gouvernement, Jean-Michel Suche, n'aura pas duré longtemps et surtout n'aura pas débouché sur une discussion de fond.
Elle s'est déroulée en l'absence de Olivier Marie-Reine, président du comité des pêches, des divisions internes entre les syndicats et ce dernier étant apparues. Les syndicats contestent certaines décisions d'Olivier Marie-Reine.
Une nouvelle réunion jeudi prochain
Jeudi prochain, une nouvelle réunion est prévue avec les élus. Pour Bertrand Cambusy, chef de file du SAPEM (syndicat des artisans marins-pêcheurs et éleveurs marins), l'urgence est un plan d'aide pour pallier les difficultés dont souffrent les professionnels de la mer aujourd'hui.
À l'instar des transporteurs de marchandises, beaucoup de soutiens se manifestent auprès des marins-pêcheurs, dont celui du maire du Prêcheur, Marcellin Nadeau. Il est vrai que la pollution due au chlodécone représente un réel problème en Martiniqe. Elle pourrait bien, si des solutions pérennes n'intervenaient pas à temps, faire disparaitre la langouste locale de nos assiettes… Et avec elle, toute une profession.
