Un concert dégénère à Sainte-Luce

Une vingtaine d’artistes de zouk et de dancehall, entre 15 et 20 000 spectateurs : les ingrédients d’une fête de la musique réussie semblaient réunis samedi soir à l’entrée du bourg de Sainte Luce. Sauf que le concert, co-organisé par la ville et une célèbre radio de la bande FM, a dégénéré. Le propriétaire d’un chapiteau, utilisé pour la soirée, est venu récupérer son matériel dimanche, vers trois heures du matin. « C’est comme si il y avait eu une guerre », raconte-t-il. « Bouteilles et fauteuils cassés, j’ai tout de suite compris qu’il s’était passé quelque chose ». Embouteillages, mouvement de foule, évanouissement, bagarres : la soirée s’est en effet achevé sur une bien fausse note. La tension s’est même propagée à la scène. Essayant de calmer les esprits au micro, la star de l’affiche, le chanteur Kalash a lui aussi finalement perdu son sang froid. En fait, 8000 personnes étaient attendues pour ce concert, qui en a, au final, drainé plus du double. Le maire de Sainte-Luce pointe du doigt les organisateurs. « Au début, on m’avait parlé d’un événement avec Madin’Ka. Progressivement, les organisateurs ont ajouté des choses. La veille j’étais sur le point de remettre en question la manifestation », explique Louis Crusol. Plus largement et à l’approche des vacances, se pose la question de la capacité des communes à accueillir des événements de cette ampleur. « Il faut qu’on soit en mesure d’avoir des lieux qui soient à la fois accessibles et contrôlables. Réunir autant de gens à la Martinique, ça devient compliqué, surtout si ça se fait la nuit », commente encontre le maire de Sainte-Luce. Samedi soir, il a passé une nuit blanche et a eu quelques craintes. Heureusement, aucun incident majeur n’a été à déplorer.

BIL