Une mère jugée pour violences


Mère de neuf enfants, une femme de 37 ans comparaissait, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Fort-deFrance pour violences sur quatre d'entre eux. Elle répondait de violences sans ITT (incapacité temporaire totale).

A la suite d'une dénonciation, en 2010, la famille avait été l'objet d'un signalement par la gendarmerie de Sainte-Luce et plus particulièrement la mère, pour mauvais traitements sur ses enfants. Cette maltraitance sera confirmée par l'ex belle-soeur de la mère de famille de 37 ans, puis par sa fille ainée, un an plus tard.

L'adolescente, agée de 15 ans à l'époque, explique aux gendarmes la façon dont elle a été frappée à la tête, envoyée sur un mur. Elle insiste surtout sur la toxicomanie de sa mère, qui devient violente quand elle n'a pas de cannabis à fumer.

Drame de l'addiction

Si la prévenue concède qu'elle fume bien de l' "herbe", elle précise que ce n'est que "pour décompresser et dormir", et rejette toute idée d'addiction. La cour, pas du tout de cet avis, constate les violences répétées de la mère sur ses enfants. Sa fille ainée apparaît comme une mère de substitution, car c'est elle qui s'occupe de ses frères et soeurs, fait le ménage, bref assume un rôle qui ne devrait pas être le sien.

Mais, l'avocat de la partie civile, Me Mérida, précise à la prévenue que c'est bien pour violences qu'elle comparait et non pour son addiction.

Un comportement pervers

Me Mérida, qui soutient l'intérêt des enfants à travers l'association Coeur d'Enfants, fustige la perversité avec laquelle la mère exerçait ces violences. Elle faisait choisir à ses enfants l'objet avec lequel elle les frapperait.

Devant la gravaité des faits, le ministère public requiert alors 8 mois de prison avec sursis, un suivi psychologique, une mise à l'épreuve de 3 ans et l'obligation d'une insertion professionnelle.

La prévenue est finalement condamnée à 6 mois de prison avec sursis, l'obligation d'indemniser les victimes et de se faire soigner.

François LABETOULLE