La veuve noire photographiée à Concordia.
Une "veuve noire", araignée mortelle pour l’homme, a été découverte aux abords de la cuisine centrale à Grand-Case. Originaire d’Amérique, son venin peut être fatal pour une personne à la santé fragile et les enfants en bas âge, si aucun antipoison n'est administré…
Un Saint-Martinois ayant souhaité garder l’anonymat a apporté à la rédaction du Pélican, hier, une veuve noire (Latrodectus mactans). « Je l’ai trouvée à côté de la cuisine centrale à Grand-Case. Je n’étais pas certain que c’était une veuve noire, alors je l’ai mise dans un gobelet avec un film plastique dessus et je l’ai apportée à un vétérinaire, qui m’a confirmé qu’il s’agissait bien de cette espèce d’araignée », explique-t-il. Il poursuit : « c’est la quatrième que nous trouvons là-bas ». Mais il n’a pas jugé utile d’informer la direction de la Caisse territoriale des œuvres scolaires (CTOS) car « les employés le savent. Ils sont au courant », dit-il.
Dangereuse femelle
La morsure de cette petite araignée peut être mortelle pour l’homme, car elle contient un poison à l’action neurotoxique. Seule la femelle est dangereuse. On la reconnaît au sablier rouge qu'elle a sur le ventre.
La piqûre n'est pas immédiatement douloureuse (latrodectus signifie mordeur silencieux). Quelques minutes après, survient le spectaculaire latrodectisme (contractures musculaires et abdominales extrêmement douloureuses). Il peut provoquer une paralysie respiratoire entraînant la mort.
Cependant, il faut relativiser le danger que représente la "veuve noire", car on comptabilise environ un décès pour 200 morsures. Si sa morsure n'est généralement pas mortelle pour un adulte, son venin peut toutefois être fatal pour une personne à la santé fragile et les enfants en bas âge, si aucun antipoison n'est administré.
Elles voyagent dans les fruits
Présente dans les déserts, la "veuve noire" se rencontre fréquemment en Amérique du Nord et au Mexique. Mais pas à Saint-Martin… D’où vient donc cette araignée ?
Un article de presse canadien relate une affaire similaire à Saguenay, au Québec. Dans ce cas précis, la provenance de cet arachmide a pu être établie. « En lavant ses fruits achetés à l'épicerie, une dame de 80 ans a fait cette surprenante trouvaille. L'Agence canadienne d'inspection des aliments prévient les consommateurs que la découverte de veuves noires parmi les raisins de table, surtout ceux importés de Californie, est de plus en plus fréquente pendant la récolte d'automne », indique Laura Lévesque pour <lapresse.ca>.
Interrogée par téléphone, Rosette Gumbs-Lake, élue de la majorité, présidente de la Caisse territoriale des œuvres scolaires (CTOS), a affirmé ne pas avoir été informée de l’affaire. La directrice de la CTOS, Élisabeth Tabari, s’est, quant à elle, exprimée de la sorte : « vous savez, à Marseille, ils ont cherché une panthère noire pendant des semaines. C’était en fait un gros chat ! Je pense que si mes employés l’avaient su, ils m’auraient informée. »