2012, une année-record pour Guadeloupe Port Caraïbes


Le trafic de conteneurs, grand "responsable" de l’historique performance 2012 du grand Port maritime de la Guadeloupe.


“L’Excellence européenne”. Rarement dénomination commerciale aura été autant méritée, à l’heure d’un bilan « globalement très positif » pour l’activité portuaire de l’archipel. Guadeloupe Port Caraïbes, par la voix de son président du conseil d’administration (CA), Gilles Thémine, mêlée à celle de Laurent Martens, son Directeur général, a égrené les chiffres d’une année 2012 exceptionnelle, à bien des égards.

Déjà année de référence en matière de fréquentation touristique (+ 6,5% de visiteurs globaux ), 2012 aura aussi valu au grand Port maritime de la Guadeloupe des satisfactions “records” aux plans des tonnages de marchandises débarquées [3,8 Mt (millions de tonnes), soit + 10% de croissance sur un an, la meilleure progression des ports français !], du trafic de conteneurs [221 412 EVP (équivalent vingt pieds), soit une progression historique de + 28,1%] ou de passagers (au nombre de 905 150, soit + 13% – dont 152 000 croisiéristes, le double de l’an passé), sans oublier le trafic de la croisière basée (+ 56%, signant un doublement de la fréquentation par rapport à 2011 !), pour ne prendre que ces seuls exemples.

“Une grande réussite collective”

« Il s’agit là d’une grande réussite collective dont nous pouvons être légitimement fiers », a souligné Gilles Thémine, le président du CA du grand Port maritime de la Guadeloupe. Un satisfecit repris et développé par Laurent Martens, le Directeur général : « L’exceptionnelle progression de notre trafic de conteneurs nous place dans le top 5 des meilleurs ports français. »

Une progression enviable qui ne vient, certes, pas du trafic domestique, resté plutôt stable sur un an (environ 130 000 EVP), mais de la fulgurante croissance du transbordement. « On est passé de 30 000 EVP l’an passé à près de 90 000 (+ 86%) ! […] La Guadeloupe est le 80e département de France en matière de PIB, mais abrite le 2e port français en matière de transbordement » – devant le Port de Marseille Fos. « C’est historique ! »

Dans la perspective du Grand projet de Port pour la Guadeloupe, les démarches commerciales, stratégiques et médiatiques entreprises par la communauté portuaire en prévision du futur “Hub” régional ont porté leurs fruits. Un engagement fort pour l’avenir relayé par la CMA-CGM, l’opérateur historique et très majoritaire du Port, « qui a joué le jeu – après moult tractations commerciales, NDLR – en prévision de l’extension programmée du Port, en recentrant sur la Guadeloupe un certain nombre de lignes antérieurement basées dans les territoires caribéens voisins. » Au point de doubler la fréquentation associée : de 3 lignes et 4 “touchés” en 2011, on est ainsi passé à 6 lignes et 8 “touchés” en 2012 !

Le Brésil et les États-Unis font partie des territoires-cibles qui ont largement amplifié les bons effets de cette réorientation stratégique.

Des investissements d’envergure

Cette belle réussite globale s’appuie sur des investissements conséquents, engagés en 2012 : 19 M€ (millions d’euros) pour la modernisation du Terminal de Jarry (finalisation prévue courant mars 2013), 3 M€ pour la mise aux normes de la zone de commerce internationale (finalisation au 1er trimestre 2013), 5,7 M€ pour l’extension du Terminal de Jarry, 2,3 M€ pour la modernisation du Terminal de croisière à Pointe-à-Pitre et le lancement des travaux de “l’interface ville-port” (finalisation prévue en 2015), l’aménagement de la base de réparation des yachts et l’extension de la Gare maritime de Bergevin… À Basse-Terre, l’investissement se monte à 1,9 M€, pour le lancement des travaux de “l’interface ville-port” (finalisation : mi-2014), et à Folle-Anse (Marie-Galante), les travaux d’aménagement de la zone portuaire coûteront 2,3 M€ (finalisation prévue en mai 2013).

De belles perspectives pour 2013

Tous les indicateurs de croissance sont donc passés “au vert”, à l’aube d’une saison 2013 qui s’annonce pour le moins prometteuse, sur les deux bases fortes de l’activité portuaire guadeloupéenne, du moins.

« En matière d’économie maritime, le Port ne peut gagner des parts de marché que sur trois pôles d’activité : nautisme, croisière, transbordement », souligne Laurent Martens. Si, on l’a vu, en matière de transbordement et de croisière, Guadeloupe Port Caraïbes fait mieux que se défendre – au point de tailler des croupières à d’autres ports français d’envergure –, au plan du nautisme, « on est encore ridicule », par rapport à Sainte-Lucie ou Antigua, par exemple.

Mais l’avenir s’annonce meilleur. Le simple fait de proposer une offre minimale (dock flottant, quai d’accueil, prestations associées…)  sur un marché encore embryonnaire en Guadeloupe « nous a fait gagner une vingtaine de bateaux par an… Dans cinq ans, on espère en avoir cent ! ».

Si la croisière "de transit" stagne, la bonne santé de la croisière basée devrait se confirmer, cette année, avec « les deux compagnies déjà présentes, qui vont chacune ajouter une troisième bateau aux deux qui fréquentent déjà notre destination… Sans parler – c'est encore trop tôt pour le faire ! – d'un troisième invité-surprise ! »…

Guadeloupe Port Caraïbes conforte donc sa bonne santé financière « et confirme, une année de plus, sa capacité à poursuivre sa stratégie ambitieuse de développement. » Son chiffre d’affaires (de 35,57 M€) témoigne d’une augmentation de 9% sur un an, et ses droits de port, en progression de 6% par rapport à 2011, contribuent à placer l’institution portuaire en position idéale pour poursuivre les opérations d’envergure engagées en 2012 (50% du prévisionnel 2013)…

Daniel ROLLÉ