Affaire Bernard Chaulet : la roue tourne…


Le front anti Bernard Chaulet s’organise…


La tension risque d’être à son comble, ce mercredi midi, dans l’enceinte du Tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre. Bernard Chaulet, l’actuel président du comité régional de cyclisme de la Guadeloupe, est en effet, au cœur d’une tempête juridico-médiatique qui a déjà provoqué quelques remous dans les rangs de son “peloton” d’exécution du jour…

Le “peloton” des flingueurs de Bernard Chaulet est formé de présidents de clubs mobilisés pour provoquer l’invalidation de sa liste, dans la perspective des élections à la présidence du Comité, prévues le 27 janvier. Un peloton qui ne s’est pas montré avare de munitions, dans la guerre larvée qui l’oppose, depuis plusieurs semaines, à l’actuel président du Comité régional de cyclisme de la Guadeloupe.

Rappelons, pour ceux que les affaires du cyclisme guadeloupéen ne peuvent manquer d’intéresser, que sur les trois listes déposées le 11 janvier pour participer à l’élection du prochain président du Comité régional (celles de Bernard Chaulet, Frédéric Théobald et Philibert Mouëza), seule la liste du Président en exercice avait été déclarée valide, sur décision de la commission électorale ad hoc.

Motifs du rejet de la liste Théobald ? Elle ne comprend pas de collège médecin et certains de ses membres n’ont pas les 12 mois de licence requis dans un club affilié à la Fédération française de cyclisme (FFC).

Quant à la liste Mouëza, le motif de son rejet est tout aussi technique et de pure forme : les huit collèges obligatoires (VTT, BMX, féminin, loisirs, médecin, général, commissaire, technicien) ont été présentés en 2e partie, et non en premier sur la liste, comme le prévoient les statuts du Comité régional.

Autant dire que le “front du refus” n’a eu de cesse de fourbir ses armes afin d’opérer un salutaire retournement de situation avant l’échéance “présidentielle” de dimanche prochain.

Les deux premiers étages de la fusée de fronde anti-Chaulet ont donc logiquement été allumés, respectivement le 18 janvier, par Frédéric Théobald, et par Philibert Mouëza, le 22 janvier. Tous deux sont venus réclamer à la barre du tribunal la validation de leur liste, s’insurgeant contre le “mauvais procès” qui leur aurait été fait lors de cette fameuse réunion de la commission de contrôle des validations électorales.

Un “koud chenn” qui risque de faire mal… 

Les précurseurs des grandes manœuvres – et autres “koud chenn" vengeurs – annoncées ont donc lancé les hostilités, prémices de l’arrivée du gros du peloton sur la scène judiciaire.

Pas moins d’une dizaine de présidents de clubs cyclistes du département s’est ainsi regroupée, ce jour, pour allumer le troisième étage de la fusée explosive jetée en travers de la route de leur opposant principal.

Au menu du Président du tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre, ce mercredi : la comparution par assignation de Bernard Chaulet, appelé à s'expliquer face à ses détracteurs. Ces 10 présidents de clubs réclament, en effet, l’invalidation de la liste Chaulet, au motif qu’elle serait “irrégulière”, et se font fort d’en apporter la preuve, via les arguments rassemblés par Me Alain Roth, leur avocat.

Motif de la grogne anti-Chaulet qui agite les rangs de cette “association de bienfaiteurs” du cyclisme local : l’actuel président serait à la fois “juge et partie” dans cette affaire, selon les arguments de ses opposants, puisqu’il est à la fois tête d’une liste en piste pour se succéder à lui-même et membre de la fameuse commission électorale “validante”. Mais il se serait également rendu coupable d’infraction caractérisée aux statuts du Comité qu’il prétend être seul habilité à présider de nouveau.

Par assignation ayant provoqué l’ordonnance de comparution immédiate de Bernard Chaulet à la barre du Tribunal de Grande Instance de Pointe-à-Pitre, ce mercredi, les présidents de clubs mobilisés, en leurs qualités d’électeurs aux prochaines “élections présidentielles”, montent au créneau pour réclamer à leur tour l’invalidation de la liste Chaulet, au motif qu’elle serait “irrégulière”. Selon l’article 9 des statuts dudit Comité régional, en effet, le médecin figurant sur la liste doit justifier d’une ancienneté de 12 mois en tant que licencié à la FFC. Or Alex Ruart (le médecin rhumatologue figurant sur la liste Chaulet) ne se serait vu délivrer cette licence que le 9 juillet 2012.

La fronde anti-Chaulet récuse l’argument invoqué par leur détracteur en chef, qui fait valoir une “date de dépôt” (le 15 décembre 2011) de la demande d’attribution de licence, jugée “insincère et de complaisance”…

Le “procès Chaulet”, encore en cours, n’a pas fini de provoquer des remous au cœur d’un peloton cycliste encore privé d’un leader incontesté… pour lequel la roue des pronostics cesserait enfin de tourner.

Daniel ROLLÉ