PARIS (Reuters) – Arnaud Montebourg a réclamé lundi une accélération de l’organisation technique des primaires socialistes pour la présidentielle de 2012, sans remettre en cause le calendrier de cette consultation inédite en France.
Le député de Saône-et-Loire, candidat à l’investiture depuis samedi, a remis un rapport au premier secrétaire du PS, Martine Aubry, détaillant les opérations nécessaires au bon déroulement de ce vote tout au long de l’année 2011.
Le calendrier validé en juillet dernier par les instances du parti, qui suscite des critiques grandissantes au PS ces derniers jours, prévoit un dépôt des candidatures en juin et un vote en octobre, après les élections sénatoriales.
« Le compte à rebours est commencé. (Les équipes) doivent être opérationnelles à partir de janvier 2011 sous peine d’une mise en risque de l’ensemble de l’organisation », préviennent par Arnaud Montebourg et le président de la fondation Terra Nova, Olivier Ferrand, co-signataire du rapport.
Ce dernier, ainsi que la charte éthique qui lui est jointe, doivent être abordés mardi par le Comité d’organisation des primaires, qui réunit les différents courants, puis débattus lors du Bureau national, l’exécutif du parti, dans la soirée.
Afin d’éviter les erreurs de 2006, quand le PS avait organisé à la hâte la compétition entre Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, les deux promoteurs des primaires fixent des règles précises de compétition – du financement aux équipes de campagne – mais surtout de ralliement des battus au candidat finalement choisi par les sympathisants.
Les deux documents – douze pages au total – sont truffés des mots « rassemblement », « réconciliation » et « unité ».
Pour panser les plaies de la campagne interne, Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand estiment qu’il faut commencer dès le mois de janvier à organiser la convention d’investiture du candidat – « moment clé de la réconciliation » – sur le modèle de ce qui se fait aux Etats-Unis.
Ils préconisent le lancement d’une campagne de mobilisation auprès des sympathisants de mars à juin pour « renouer le lien entre le parti et les Français ».
L’objectif est d’atteindre quatre millions d’électeurs. Pour cela, il faudrait au minimum installer 10.000 bureaux de vote dans toute la France et mobiliser plus de 200.000 personnes pour les tenir – soit beaucoup plus que le nombre d’adhérents actuels au Parti socialiste, qui est de 177.000.
La campagne officieuse démarrerait en juillet et août et l’entrée officielle en campagne des « présidentiables » aurait lieu lors de l’université d’été de La Rochelle, fin août, qui serait « intégralement consacrée à la primaire ».
Avant le premier tour, ils prévoient un débat télévisé national entre tous les candidats ainsi que trois meetings régionaux dans lesquels ils présenteraient leur projet.
Au deuxième tour, qui opposera les deux candidats arrivés en tête, il y aura deux débats télévisés nationaux pour « confronter les projets des finalistes ».
Laure Bretton, édité par Yves Clarisse