Bilinguisme : que faire ?

Le bilinguisme on en parle beaucoup, mais on agit peu.Lors de la mise en place de la Collectivité de Saint-Martin il s’agissait pourtant d’une priorité pour les élus locaux, au point d’ailleurs que certains se sont beaucoup mobilisés pour inscrire dans la loi organique initiale de février 2007 des articles qui permettent d’agir sur ce secteur particulier de l’éducation. Or, le constat est clair : en quatre ans de COM, ce sujet est resté lettre morte et peu d’actions ont été entreprises avec les autorités compétentes, le ministère de l’Education notamment, pour que nos spécificités se traduisent dans les faits. Pourtant l’arsenal législatif existe. L’ancien représentant du recteur à Saint-Martin, Robert Romney avait pourtant entamé un dossier sur le bilinguisme en école maternelle qui n’a pas été poursuivi, ayant été relevé de ses fonctions deux ans seulement après y avoir été nommé.
Du côté des politiques, le bilinguisme à l’école est un serpent de mer qui n’a guère avancé en dépit de grandes déclarations d’intention. En mars 2009, le président Frantz Gumbs répondant aux sollicitations de l’opposition sur le sujet annonçait la création d’une commission ad hoc sur le bilinguisme, mais les intentions affichées n’ont pas été suivies d’effet. A tel point que le Conseiller territorial Louis Mussington, annoncé comme président de cette commission sur le bilinguisme, n’a été formalisé dans ce rôle tout récemment par un courrier en date du 10 décembre 2010, juste après le mini remaniement politique de novembre dernier. «Aujourd’hui je peux annoncer que j’ai pris le sujet à bras-le-corps et une première réunion de la commission ad hoc est programmée pour le 11 mars prochain» annonce Louis Mussington qui explique néanmoins que la composition de cette commission doit encore s’élargir aux enseignants et à des personnalités qui ont de l’expérience sur le sujet. Louis Mussington espère d’ailleurs pouvoir disposer d’un budget afin d’aller visiter des lieux où existent des enseignements en deux langues : au Québec ou en Alsace notamment où une convention Etat/Région permet la prise en compte de cette spécificité linguistique. Il espère également pouvoir rassembler les travaux déjà menés sur le sujet et les faire avancer au regard de la réalité du terrain saint-martinois d’aujourd’hui. L’idée force de Louis Mussington est de faire de l’anglais non pas seulement une langue enseignée mais une langue d’enseignement.