La sortie de son livre sur la tristement célèbre « Affaire Flactif » prévue mercredi est en suspens.L’avocat de la famille des victimes a indiqué vendredi dernier avoir «demandé la suspension de la sortie de ce livre jusqu’à la fin du procès pour la sérénité des débats et pour protéger la vie privée de (ses) clients». La demande est examinée ce lundi à Paris mais un peu irritée, la journaliste affirme que cet avocat, M. Humez, «n’a pas lu le livre et ( ) saisit la justice alors qu’il n’y a rien contre la famille Flactif dans cet ouvrage. Un ouvrage de professionnelle qui rajoute le journalisme d’enquête dans les cordes de celle qui ne veut plus seulement être la lectrice de nouvelles mais s’imposer plus de variété dans l’exercice de ses fonctions. L’affaire Flactif restera dans les annales non seulement comme un fait divers particulièrement sordide, mais également comme un exemple d’emballement médiatique : pendant cinq mois, les victimes passeront pour des coupables aux yeux de l’opinion. Le 11 avril 2003, une famille entière disparaît : Xavier Flactif, sa compagne Graziella, et leurs trois enfants. Leur magnifique chalet du Grand-Bornand est vide, bien rangé en apparence, mais des plats cuisinés sont retrouvés, et le réfrigérateur, plein de victuailles. Xavier Flactif est un promoteur immobilier qui s’est fait à la force du poignet. Belles maisons, belles autos, vacances de rêve : sa réussite est réelle, mais elle dérange. On parle de factures impayées et de maisons mal construites. Pendant plusieurs mois, les enquêteurs semblent privilégier la thèse de la fuite, et les médias abondent dans ce sens. Les voisins des Flactif, un certain David Hotyat et sa compagne Alexandra Lefebvre, interrogés par les chaînes de télévision, sont particulièrement virulents. Mais dans le chalet, les indices ont commencé à parler : des traces de sang, puis des éclats de dents de lait sont découverts. On connaît la suite : David Hotyat, sa compagne Alexandra Lefebvre, et deux de leurs amis sont arrêtés. La thèse de l’assassinat apparaît au grand jour. Le mobile ? Une jalousie dévorante. Originaires l’un et l’autre de familles modestes du nord de la France, Xavier Flactif et David Hotyat, sans se connaître, étaient partis dans la vie avec sensiblement le même bagage. Leurs trajectoires respectives avaient bientôt divergé : le premier, mû par une saine ambition et une belle énergie, s’était donné les moyens de réaliser ses rêves, alors que le second, cumulant les échecs professionnels, régressait socialement avec rancune et amertume. Leurs destins devaient se croiser en Savoie, où la réussite de Flactif allait être perçue par David Hotyat comme le révélateur de tous ses échecs…
Maximini.com avec les éditions Calmann-Lévy