Cyclisme : le comité régional décapité !


La fronde anti-Chaulet s’organise… (à gauche, Philibert Mouëza)


Aux termes du délibéré rendu en séance publique, ce vendredi matin, par le juge des référés du Tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre, l’ultime liste encore “valide” à l’approche des élections à la présidence du comité régional, celle du Président sortant, Bernard Chaulet, a été jugée “irrégulière”. Les élections initialement prévues dimanche seront donc reportées "à une date ultérieure"… On prend les mêmes et on recommence ?

Turbulences et remous confirmés au sein des instances dirigeantes du cyclisme guadeloupéen. Faites vos jeux, rien ne va plus ! La brûlante perspective des prochaines élections présidentielles au sein du Comité régional cycliste de Guadeloupe – initialement prévues dimanche prochain – aura finalement pris des allures de règlement de comptes "à Casino royal" (ou plutôt créole), tant tractations de couloir, affrontements judiciaires et coups fourrés ont émaillé la dernière ligne droite de cette course "présidentielle" finale. Enfin. Pas si “finale” que ça, en l'occurrence…

La grogne anti-Chaulet enfle

Trois procédures de justice et autant de duels par avocats interposés plus tard, les trois listes des trois candidats à la présidence, Frédéric Théobald, Philibert Mouëza et Bernard Chaulet, échouent donc au pied d’un podium où seule compte la première place. Les deux premières listes ont été invalidées par le conseil électoral, la dernière par le juge des référés, saisi par les présidents de clubs farouchement opposés au chef du comité régional sortant.

Lors de la joute préliminaire (de mercredi dernier), les métaphores cyclistes avaient même “gentiment” fusé par avocats interposés, face à un président du TGI statuant en référé, effaré devant tant de fougue croisée. Me Jamil Houda, défendant Bernard Chaulet : “l’avocat des quelques dirigeants de club présents fait maintenant la voiture-balai, et s’improvise coach des adversaires du président Chaulet” – Réponse de Me Alain Roth, l’avocat des frondeurs anti-Chaulet : “avant-hier, c’était le prologue (allusion aux référés successifs de Frédéric Théobald et de Philibert Mouëza contre leur invalidation) ; aujourd’hui, c’est l’étape de plaine (plaidoirie de l’assignation contre Bernard Chaulet) ; demain (rendu du délibéré du TGI), ce sera le contre-la-montre individuel dans le mur de Saint-Claude !”

Motif invoqué par le juge pour cette décision accueillie avec émotion, en séance publique, par la fronde des présidents de clubs mobilisés : les “irrégularités manifestes” constatées entre la composition de la liste Chaulet “déclarée” et la version qui a été finalement “publiée” (une secrétaire de liste émargeant au collège “arbitres”, alors qu’elle était déclarée au collège “VTT”, par exemple).

Lors du délibéré de ce vendredi,  Me Alain Roth pouvait avoir le triomphe modeste. Son “peloton” a remporté l’emballage judiciaire final… Une étape de gagnée. Mais le "grand Tour cycliste à la présidence du Comité" doit être rejoué.

Autre temps…

Qu’il est loin le temps (janvier 2009 – 4 ans déjà !) où le président en question, Bernard Chaulet, était quasi triomphalement réélu par l’écrasante majorité des présidents de clubs, qui lui renouvelaient leur confiance (par 77 bulletins dans l’urne sur 80 !) pour un second mandat de 4 ans. Sa liste d’alors était même seule “en piste” ! L’usure du pouvoir, sans doute…

Pour l’heure, privée de têtes de listes participantes au sprint final, le Comité régional en sera quitte pour se chercher un chef rompu aux épreuves de longue distance, qu’on imagine difficilement “charismatique” dans le climat délétère actuel…

Les futures listes seront donc à remanier d’urgence afin d’être déclarées éligibles par la FFC (Fédération française de cyclisme), afin d'être scrupuleusement conformes aux statuts du Comité régional. Les candidats à venir ont maintenant 45 jours devant eux – c'est, selon les statuts du Comité régional, la durée maximale de la période d'appel à candidatures, "une fois la nouvelle date fixée pour les élections". Une période à mettre à profit pour affûter leur forme avant de mettre un terme apaisé à cet interminable Tour "présidentiel" à rebondissements. Et réussir enfin à remettre une tête pensante – et dirigeante, à terme ! – sur un corps électoral en pleine crise. Faute de quoi un mandataire “ad hoc” sera désigné par voie de justice…

Daniel ROLLÉ