Décès d’Auguste Piéroche : l’hommage des entraîneurs


Aux côtés de l’une de ses "championnes", Marie-José Pérec (la désormais présidente de la Ligue d’athlétisme de la Guadeloupe).


Auguste Piéroche est parti… dans la plus grande discrétion. À travers quelques témoignages d'entraîneurs, qui l'ont bien connu, c'est tout l'Athlétisme guadeloupéen qui lui rend hommage. Érick Corenthin, Antoine Chérubin, Harry Méphon, Édouard Dyverande se souviennent…

Auguste Piéroche. Un nom que tous nos athlètes connaissent (notamment l'élite internationale d'entre eux), pour avoir, à un moment ou un autre, été en contact avec lui ou avoir bénéficié de son enseignement, au cœur, notamment, du désormais mythique stade du CREPS Antilles-Guyane des Abymes. Et un compagnon de route regretté par tous les cadres de l'athlétisme guadeloupéen qu'il a marqués par sa rigueur, son exigence et sa volonté de promouvoir son sport au plus haut niveau, à une période particulièrement faste pour l'audience de l'athlétisme guadeloupéen, à l'heure (un peu révolue, hélas !) où l'archipel s'illustrait en véritable "pépinière de champions" au plan mondial.

Un édifiant "palmarès"

De sa commune natale de Port-Louis (il y est né en 1943), jusqu'à son décès, le 20 décembre dernier, Auguste Piéroche aura eu une trajectoire étonnante, à valeur d'exemple, qui l'a mené sur tous les stades où ses compétences, sa rigueur d'analyse et son intransigeance dans le respect des hommes et des règles de fonctionnement de son sport d'élection auront été unanimement saluées. Entraîneur, de sprint particulièrement, puis juge arbitre fédéral, ancien président de la Commission sportive d'organisation (CSO), ancien membre du Comité directeur de la Ligue d'athlétisme de Guadeloupe, son action dans l'encadrement et la formation sera permanente, signant le sérieux d'une dévotion sans faille au service des athlètes venus de tous horizons.

Dans “l'Anthologie du Sport Guadeloupéen”, signée par Harry Méphon (le directeur de collection), son collègue et ami, ces quelques lignes marquent l'empreinte qu'il aura laissée dans les mémoires :

"En tant que président de la CSO, il supervise pendant 12 ans l'organisation des compétitions – surtout des premiers Carifta Games organisés en Guadeloupe, en 1983. […] Ses compétences techniques l'amènent à encadrer des sections sports-études. Il assure également l'encadrement des équipes de France de jeunes, des jeux de l'Union nationale du sport scolaire et des Jeux de l'Avenir. […] Au niveau international, son expertise est reconnue : il est diplômé par la Fédération internationale d'Athlétisme amateur, pour avoir officié [seul de l'Outre-Mer ! NDLR]  en tant que juge-arbitre international aux Championnats du monde d'athlétisme de Paris, en 2003. Il reste en France, de 2004 à 2007 pour encadrer le pôle France de Bordeaux, et le BEC (Bordeaux Étudiants Club)."

Un "palmarès d'excellence" officiellement reconnu, entaché cependant, en filigrane pudique, d'un soupçon de regret : "Malgré de nombreuses reconnaissances officielles (médaille d'or de la Jeunesse et des Sports, médaille d'or de la Fédération française d'athlétisme, chevalier des Palmes académiques), il [est resté] en marge de l'athlétisme guadeloupéen"… jusqu'à son ultime voyage.

Hommage à un Grand Guadeloupéen

Les entraîneurs, ses pairs, qui l'ont côtoyé de près, se souviennent de ce qu'était le professionnel, l'homme aussi, et de tout ce qu'il a apporté à l'Athlétisme, au plan régional bien sûr, mais aussi aux plans national et international. Ils ont témoigné à sa famille, ses deux filles, lors de ses obsèques célébrés samedi dernier, dans la commune qui l'a vu naître, toute la sincérité de leurs condoléances.

Reportage "in memoriam".

Jean-Marc RABARIJAONA / Daniel ROLLÉ