Un Jamaïcain de 26 ans, en situation irrégulière sur le territoire français, mais entré légalement à Sint Maarten, il y a un an environ et un jeune Saint-Martinois de 17 ans de Quartier d’Orléans sont depuis vendredi matin, sous les verrous en détention provisoire en Guadeloupe pour leur implication dans plusieurs affaires violentes.Le Jamaïcain est impliqué notamment dans l’affaire du cambriolage qui avait mal tourné à Mont Vernon, commis le lendemain du meurtre de Pascal Delalosa, au cours duquel un jeune de 17 ans a été blessé par balle à la cuisse. Les enquêteurs ont retrouvé notamment dans son logement des Salines de Quartier, la carte SIM d’un téléphone portable dérobé sur place. Ils ont mis la main d’ailleurs sur une quarantaine d’objets volés parmi lesquels la moto de l’équipier anglais de la SNSM qui avait été tabassé à Quartier d’Orléans, le lundi 29 novembre vers minuit, après un accident volontairement provoqué avec un scooter dans le but de lui dérober sa moto. Parmi les objets suspects, enfin, le trousseau de clés d’une voiture de location volée sous la menace d’armes à Oyster Pond, le 3 décembre dernier, vers midi, à un couple de touristes ; vol au cours duquel un homme avait été blessé d’un coup de crosse. Pour ces deux dernières affaires, le mineur de 17 ans a reconnu sa participation aux attaques, en compagnie du ressortissant jamaïcain. Les interpellations ont eu lieu mercredi et jeudi dernier, et les 48 heures de garde à vue des deux suspects ont permis aux enquêteurs de commencer à démêler un écheveau particulièrement fourni de faits. Mais bien des dossiers sont encore à traiter. « Dix enquêteurs de la brigade de recherches, soit un quart de nos effectifs, ont été employés à remonter la piste des objets découverts, une quarantaine au total, à faire les recoupements, à rapprocher les éléments. A priori nous pouvons vraisemblablement imputer une quinzaine d’affaires de vols avec violence à l’un ou aux deux suspects. Notamment une affaire de vol de voiture avec violence qui a eu lieu en septembre dernier sur la plage du Galion ou encore une agression sur deux jeunes filles à Quartier d’Orléans. Mais il faut continuer à creuser » témoignait Stéphane Brunet, le commandant de la gendarmerie. L’essentiel étant pour les gendarmes, comme pour le vice-procureur que les affaires les plus violentes de ces dernières semaines se trouvent aujourd’hui, en partie solutionnées. « Il s’agit d’individus dangereux et polyvalents capables de commettre des cambriolages, mais aussi des vols avec violence » détaillait le vice-procureur Jacques Louvier. Deux armes ont été saisies : un fusil à pompe et une arme artisanale utilisant des cartouches de calibre 12, fabriquée à partir d’un canon, d’une chambre à air et d’un ressort en guise de percuteur.
Il s’agit surtout d’une association de malfaiteurs symptomatique de ce qui se passe à Saint-Martin avec un Jamaïcain entré légalement à Sint Maarten, via Juliana, qui sera jugé en Guadeloupe, qui effectuera sa peine de prison et sera, au terme de sa peine, expulsé et interdit de territoire français. Mais sans accord bipartite de contrôle aux frontières entre Saint-Martin et Sint Maarten, son interdiction de séjour n’est que virtuelle et illusoire. « Il faut tout faire pour obtenir la mise en place effective de l’accord de coopération policière. Dans cette procédure on se retrouve aussi avec des objets provenant de cambriolages en partie hollandaise ou bien dérobés à des touristes qui ont depuis, quitté le territoire. Or, rapprocher les dossiers entre la police de Sint Maarten et la gendarmerie de Saint-Martin n’est pas encore si facile, car la police de la partie néerlandaise ne dispose pas des moyens matériels de la police scientifique française. Les fichiers ADN n’existent pas, les fichiers des véhicules volés ne sont pas exhaustifs, tout cela complique les enquêtes, même si la volonté de coopération de part et d’autre s’affirme » admet Jacques Louvier.