Malgré une activité en forte croissance, le microcrédit professionnel reste un effet de levier très faible et peu soutenu par les organismes bancaires, qui « prêtent peu ».
250, c’est le nombre de projets qui ont été financés par le microcrédit en 2009 selon l’IEDOM, soit près de 2,3 millions d’euros engagés par les principaux organismes spécialisés que sont l’Adie et Guadeloupe active. Ces chiffres représentent une augmentation de 57% de plus qu’en 2008 pour Guadeloupe Active par exemple, après une précédente augmentation de 30%. La plupart de ces projets financés par ce dispositif ont permis de créer ou de consolider un emploi, soit près de 400 emplois enregistrés pour l’année 2009. Néanmoins, malgré ce succès croissant, la Guadeloupe se situe en deça des moyennes Outre-mer. A titre d’exemple, alors que l’Adie Guyane a octroyé 124 microcrédits en 2009, la Martinique 183, la Guadeloupe en compte 96. De plus, ce dynamisme ne s’est pas accompagné d’une mobilisation conséquente de prêts bancaires complémentaires indique l’étude. Car seuls 5 % des prêts d’honneurs sont couplés à un prêt bancaire en Guadeloupe, contre 22 % à Saint-Martin, et 34 % pour la moyenne Outremer. Ainsi, pour l’année 2009, les banques ont accordé le montant total de 99 000€ en prêts bancaires complémentaires aux porteurs de projets chez Guadeloupe active, quand ceux de Martinique Initiative comptabilisent 863 960 €. Rappelons que le microcrédit dont le concept fut inventé par le professeur d’économie Muhammad Yunus en 1983, pour proposer des prêts aux plus pauvres du Bangladesh, est un crédit avec prêteur et emprunteur dont la principale caractéristique est d’accompagner l’emprunteur. L’objectif de cet outil est de lutter contre l’exclusion bancaire et sociale. Il existe deux types de microcrédit, le personnel et le professionnel. Le microcrédit professionnel est destiné à financer la création, le rachat ou la consolidation d’une très petite entreprise permettant à son dirigeant de créer ou conforter son propre emploi. Son montant est inférieur à 25 000 euros. Le microcrédit personnel est destiné à faciliter l’insertion du bénéficiaire et vise tout particulièrement les personnes n’ayant pas accès au crédit classique. Il fait l’objet d’un accompagnement et est assorti d’un taux d’intérêt des plus modérés. Toutefois, l’étude fait état de plusieurs signes encourageants dont le taux de survie, qui est évalué à 64 % pour une entreprise de 3 ans (68% pour la France hexagonale). En somme, les micro-emprunteurs parviennent à pérenniser leur activité, leur emploi et à assurer le remboursement de leur crédit. Les spécialistes de la micro finance préconisent une plus forte implication des banques dans ce dispositif, estimé porteur car il correspondrait aux attentes et aux caractéristiques de la clientèle guadeloupéenne.