Grève des carburants prévue jeudi


Devant les stations déjà prises d’assaut, les files d’attente s’allongent…

L'assemblée générale des gérants de stations-service, qui s'est tenue lundi, a "accouché" d'une promesse. Ce jeudi, toutes les stations-service du département se mettent en grève, pour protester contre les propositions du ministre des Outremers, Victorin Lurel, actées dans un prochain décret sur le prix des carburants. Déjà, devant les pompes, les files d'attente des automobilistes prévoyants s'allongent…

Patrick Collé, le président du syndicat des gérants de stations-service, est péremptoire : "le décret ministériel attendu n'apportera rien au consommateur final, en termes de lutte contre la vie chère". Arc-boutés sur leur position unanime de refus, les gérants ont donc décidé, en assemblée générale, de lancer un mouvement de grève solidaire, dès le jeudi 13 juin, et "sans date de reprise" annoncée.

Le bras-de-fer commence…

La pomme de discorde ayant conduit à ce conflit ouvert est bien identifiée : la proposition ministérielle avait pourtant été émise à Paris, vendredi dernier, par Victorin Lurel face aux gérants rassemblés, pour "une régulation fiable des prix d'importation et un contrôle plus strict de la rentabilité".

Le ministre veut clairement plus de "transparence" dans les modes de répartition des marges, entre gérants et propriétaires de stations notamment. Il leur a donc proposé, pour éviter tout dérapage pénalisant pour le consommateur et calmer la grogne qui menaçait, que la marge AIP (accord interprofessionnel) assurant leur retraite ne soit plus prélevée auprès des gérants, afin de gonfler leur marge, et cela jusqu'à la publication des textes du nouveau décret.

Réaction indignée des gérants, qui y voient une "démarche ministérielle pernicieuse et insidieuse" visant à assimiler leur mouvement de protestation, aux yeux des usagers, à " une demande de revalorisation des marges", ce qu'ils contestent farouchement. "Notre cœur de cible, c'est le décret ministériel à venir, qui nous mène droit vers la libération des prix", argumente en défense Patrick Collé.

Au nom de ses mandants, il réclame donc "le maintien du système des prix administrés" et la sauvegarde du "modèle social avec les pompistes", garantissant leurs emplois.

Le bras-de-fer social qui s'engage avait déjà été lancé en Guyane, où les stations sont en grève depuis près d'un mois. Un mouvement de protestation unitaire qui a d'ores et déjà reçu le soutien des gérants de la Réunion, qui se mettront eux aussi en grève le 13 juin.