La fête du Pongal retrouvée, après plus d’un siècle d’absence


Fête du Pongal – Port-Louis accueille la première fête de la moisson, d’origine indienne.


Les premiers travailleurs indiens arrivés en Guadeloupe amenaient avec eux une partie de leur culture, dont la fête de la Moisson. Pour la première fois dans l'archipel, cette fête dite "du Pongal" était rééditée, dimanche au foyer rural de Belin, à Port-Louis.

Après plus d'un siècle de mise à l'écart, la fête du Pongal (dite aussi "Pongol" selon certaines prononciations), autrement dit, fête de la moisson en Inde, ressuscitait grâce à la mémoire des descendants des premiers Indien arrivés en Guadeloupe.

Retour aux sources

Dans le contrat signé, à partir de 1854, entre ces premiers migrants, essentiellement d'origine tamoule, et l'État français, figurait nommément la nécessité pour eux d'être correctement logés et nourris par leurs "employeurs", mais avec, de surcroît, l'octroi d'un jour de congé par semaine, outre 4 jours par an pour célébrer, en janvier, le "Pongal", la fête du Nouvel An tamoul.

De nos jours, en Inde du Sud, le Pongal reste l'une des fêtes populaires les plus célébrées, dans l'État du Tamil Nadu, notamment. En créole guadeloupéen, le vestige culturel de cette tradition se retrouve dans l'expression "pati an Pangal" (ou "an Pongol"), par dérive euphonique. À l'origine, il fallait comprendre : "partir s'amuser, se saoûler", avant le glissement de sens actuel, "partir en tous sens, se disperser de manière brouillonne"…

Le retour à la célébration, désormais, de cette "fête-culte" est à mettre à l'initiative des étudiants en langue tamoule de la Guadeloupe, via le CGPLI (le conseil guadeloupéen pour la promotion des langues indiennes) cher à Fred Négrit, son président, fier de contribuer à "exprimer collectivement la dimension tamoule de la culture indienne en Guadeloupe."

Reportage. 

Jean-Marc RABARIJAONA / Daniel ROLLÉ