L’acoustique d’Afrique de Lokua Kanza.

Invité de la 6ème édition du Festival Créole Blues de Marie Galante. Le chanteur congolais Lokua Kanza se produira aussi à la Kasa, ce samedi 14 mai 2005.La rumba et la soukouss zaïroise ont gagné en privilèges lorsque Lokua Kanza même pas encore célèbre a décidé de les exporter ailleurs qu’en Afrique. Il n’avait pas sorti d’albums que l’artiste décidait déjà de jouer sa musique tout en acoustique, avec mélancolie et douceur. Le chanteur, compositeur, arrangeur fait partie des vedettes de la musique internationale désormais. Il signe même un duo magnifique avec le rwandais Corneille. Mais Lokua est un homme d’une grande sensibilité artistique, qui a travaillé et avec Youssou N’dour et avec Patrick Bruel
Né en 1958. Lokua Kanza vient d’avoir 47 ans (en avril). Le musicien est issu d’une famille modeste, de l’ethnie mongo et d’une mère tutsie (du Rwanda). Aîné de 8 enfants, Lokua commence le chant dans les églises pour subvenir en partie aux besoins de sa famille. Il va commencé par apprendre la guitare, adolescent. A 22 ans, il intègre l’orchestre de la diva Abeti, superstar dans son pays. Il voyage ainsi dans toute l’Afrique mais aussi à l’extérieur du continent. Il va s’installer en Côte d’Ivoire où il jouera dans les hôtels et restaurants du pays ; avant de tenter l’aventure Europe en 1984. Lokua Pascal Kanza va suivre les cours d’une des plus grandes écoles de jazz de Paris. Et là il se lie d’amitié dans le travail avec des artistes antillais tels que Jean Michel Cabrimol et Francky Vincent. Il va devenir un incontournable de la world music des années 80 en rencontrant également de grands noms de la musique africaine. Ses collaborations sur scène et en studio ne sont pas négligeables : Papa Wemba, Manu Dibango, Alain Bashung, Charlélie Couture, Jacques Higelin, Angélique Kidjo, etc. C’est en 1992 que le 1er album de Lokua Kanza voit le jour. Il en sortira un 2ème en octobre 1993. Il est celui grâce à qui la musique zaïroise est perçue différemment des clichés, par le public français. En 1994, il est comparé à Ismaël Lo ; autre référence venue d’Afrique. Lokua Kanza va finir par faire les premières parties de Jean-Louis Aubert. Il va alors s’exporter vers New York. 1995, c’est l’année des African Music Awards. Et c’est la sortie d’un nouvel album distribué cette fois par de nombreux labels. Peter Gabriel va croiser la route de Lokua Kanza. Nominé trois fois aux Victoires de la Musique en février 1996, Lokua va enchaîner les succès, les récompenses et va encore évoluer dans le milieu de la musique africaine et du monde. Il va ensuite se retirer et reviendra en 2001 avec l’album Toyebi qui signifie personne ne sait où il va. « Chanté en trois langues (anglais, français, lingala), le CD est un recueil de ballades folk. » Lokua chante alors avec ses quatre enfants et la star du rap Passi. En mars 2002, le chanteur entame une tournée à travers la France mais aussi l’Europe (Allemagne, Espagne, Italie, Suède). « Lokua Kanza aime les collaborations qui ouvrent d’autres horizons ». L’artiste a aussi travaillé avec Richard Bona (désormais un habitué des concerts d’exception à Lakasa). Il s’est par ailleurs associé l’an dernier au chanteur-compositeur antillais Gérald Toto. En cette année 2005, Lokua Kanza collabore, donc, avec un compatriote (qui sera en concert, lui, le 11 juin en Guadeloupe). Avec Corneille, il chante et produit « Plus vivant » ; chez Universal Jazz Music. C’est sa cinquième production personnelle …

Rebecca Marival