La marche blanche de samedi matin en soutien aux proches de Pascal, tué mardi à l’arme blanche, a réuni 300 à 400 personnes dans les rues de Marigot.Le cortège silencieux a pris de la voix en arrivant devant l’Hôtel de la COM pour exprimer sa colère, ses craintes et son ras-le-bol face à la violence et l’insécurité.
Une marche de plus pour dénoncer la violence. La précédente ne s’est produite qu’il y a quelques mois, pendant l’été, en hommage à Clemencia Julot, retrouvée morte à Oyster Pond, sur la frontière entre les deux parties de l’île. A Saint-Martin, les années se suivent, et malheureusement les marches blanches, les pétitions contre l’insécurité -une nouvelle vient de démarrer- se succèdent les unes aux autres, sans que l’on sache quels échos, elles ont pu produire en haut lieu. C’est ce ras-le-bol qu’exprimaient beaucoup des participants présents dans le cortège samedi matin; ce ras-le-bol et ce dégoût, très marqué, chez quelques-uns, quant aux commentaires officiels, venant de la Préfecture, diffusés après la mort de Pascal. Le cortège silencieux au démarrage, devant le magasin First Déco où Pascal travaillait, a fait une halte devant l’entrée de l’immeuble où il a été mortellement poignardé dans la nuit de lundi à mardi, et dont le seuil était occupé par des squatters endormis. Après un passage en ville, la marche blanche s’est arrêtée devant l’Hôtel de la Collectivité, où Frantz Gumbs, le président, qui était en pleine cérémonie de mariage, est venu exprimer sa compassion devant cette tragédie. « La Collectivité fait ce qu’elle peut en matière de prévention » a déclaré le président avant d’être chahuté par des manifestants plus en colère que d’autres brandissant des affichettes sur l’absence de justice, ou proclamant des « J’accuse les responsables de ne rien faire » ou appelant encore au boycott des taxes. Le cortège s’est ensuite dissous dans le calme après qu’un appel ait été lancé à tous pour signer la pétition qui circule depuis vendredi dernier sur l’insécurité à Saint-Martin et dont le texte sera adressé, dès que 5 000 signatures, auront été recueillies, aux ministères de l’Intérieur et de l’outremer.