Face au scandale de corruption dont fait l’objet le Conseil électoral provisoire (CEP) après la publication des résultats définitifs des élections législatives qui écartent 17 parlementaires élus selon les résultats préliminaires, plusieurs sénateurs sont favorables à la mise en place d’une commission d’enquête. Cette dernière devrait faire jaillir la lumière sur les persistantes rumeurs selon lesquelles des conseillers électoraux, notamment le président Gaillot Dorsinvil, auraient été monnayés pour changer les résultats du scrutin du 20 mars en faveur du parti Inite au pouvoir.« Vu les persistantes rumeurs, je demande à mes collègues, une fois l’installation du nouveau bureau effectuée, de créer une commission spéciale pour enquêter sur le processus électoral », a indiqué le sénateur Youri Latortue cette semainePlusieurs autres parlementaires se montrent « très » favorables à la proposition de leur collègue de l’Artibonite.
« Il est inconcevable qu’une institution si précieuse comme le CEP soit ainsi décrié. Il faut que la lumière soit faite sur les persistantes rumeurs de malversation qui éclaboussent les membres de cette institution », a renchéri le sénateur des Nippes, William Jeanty.
Pour la sénatrice du Centre, Edmonde Supplice Beauzile, « les parlementaires issus de ces élections de novembre et mars ne peuvent s’enorgueillir, car ils ne sont pas bien élus ». Elle révèle qu’ « un candidat, à la députation proche à elle, est victime à cause de son manque d’argent pour pouvoir acheter le poste ».
Par ailleurs, tous ces sénateurs font partie de onze sénateurs qui réclament dans une pétition l’interdiction de départ des conseillers électoraux ainsi que du directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, afin de pouvoir faire le jour sur ce scandale. « Ma mission avait pris fin immédiatement après la publication des résultats préliminaires. Je n’ai aucune implication de près ou de loin dans la phase du contentieux du processus », s’est défendu M. Opont.