Le Chant de la Vina : “l’Inde en nous” se révèle au Moule


L’affiche du spectacle.

Message de tolérance et de liberté dansé et théâtralisé par l’association “Peuple arc-en-ciel”, le Chant de la Vina se donne à voir et à entendre à la salle Robert-Loyson, ce samedi 6 avril.  

La Vina est le plus ancien instrument classique de la musique indienne (VIe siècle), mentionné dans les écrits védiques. La mythologie hindoue le donne comme une invention de Shiva, inspiré par les formes de son épouse Parvati.

Un instrument à cordes emblématique, dont les accents langoureux et mélancoliques distillent l’émotion et éveillent les sens, tout en suscitant la nostalgie des lointaines origines.

L’Inde éternelle

L’association Peuple arc-en-ciel – la bien nommée – met en scène sous ce bel habillage musical, en quelques fresques scénarisées, ponctuées de danses sacrées, le dialogue entre Rukminî, une jeune guadeloupéenne d’origine indienne, et Sarasvatî – “Shakti” des arts et de la connaissance.

Avide de mieux connaître l’histoire de ses ancêtres et de s’imprégner l’âme des enseignements sacrés de leur Terre-mère d’origine, Rukminî se voit conviée à un puissant voyage intérieur, où elle croisera le chemin des grands hommes (rois ou sages) qui ont fait la grandeur de l’Inde.

Siddhârta, le futur Bouddha, Ashoka, le roi conquérant de la dynastie Maurya, Akbar, le grand empereur Moghol, chantre vénéré de l’union réconciliée entre Hindous et Musulmans, Bihârî Mal, Râja d’Amber, mais aussi colons anglais avides de sucre et de conquêtes, les grandes étapes de l’histoire indienne défilent, en plans-séquences peuplés de symboles, sous le regard de la jeune Rukminî, fascinée et émue, en immersion émotionnelle par la grâce des personnages croisés au fil du récit inspiré de Sarasvatî.

Hommage aux premiers travailleurs indiens

L’Inde sous domination anglaise, sa marche vers la liberté, se donne aussi à voir et à comprendre, à travers le combat obstiné des Tagore, Aurobindo et autres Mahatma Gandhi, évoqués dans cette fresque de belle facture…

Autant de jalons mémoriels magnifiés par ce “Chant de la Vina”, où se devine, en filigrane, un hommage appuyé aux premiers engagés indiens débarqués dans la Guadeloupe du XIXe siècle, venus remplacer les esclaves libérés du joug des champs de cannes, dans toutes les îles à sucre des Caraïbes.

Un Chant de paix, de tolérance, de liberté et de justice à ne pas manquer ce samedi, à 20h, salle Robert-Loyson au Moule.

Daniel ROLLÉ