LAGOS (Reuters) – Les rebelles nigérians du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend) assurent que le chef présumé des ravisseurs de 19 employés du secteur pétrolier libérés la semaine dernière s’est rendu aux autorités en échange d’une somme d’argent.
Le Mend dément, dans un communiqué adressé par courriel lundi, que ce commandant connu sous le nom d’Obese ait été capturé lors d’un raid contre son camp, comme l’affirme l’armée.
Les militaires nigérians ont présenté samedi à la presse Obese – de son vrai nom Tamunotonye Kuna – et une soixantaine de ses hommes ainsi que des armes, des munitions et des gilets pare-balles.
« Il n’y a pas eu d’échanges de tir. Ces individus se sont rendus à l’armée en espérant une récompense, promise par (le président Goodluck) Jonathan », dit le Mend, qualifiant le chef de l’Etat de « lâche larbin ».
« Les objets exposés par l’armée ne provenaient pas du camp. C’était une mise en scène », ajoute le mouvement rebelle.
D’importantes figures du Mend, dont l’ancien chef d’Obese Farah Dagogo, ont accepté l’an dernier une amnistie en échange d’argent. Selon des sources proches des négociations, Dagogo aurait joué un rôle essentiel pour convaincre Obese de libérer les 19 otages, dont deux Français.
L’armée nigériane a déclaré que les otages avaient été libérés au terme d’une vaste opération impliquant l’aviation, la marine et l’armée de terre, mais aucun des otages n’a fait état d’affrontements et aucune victime n’a été signalée.
Le Mend, qui dit lutter pour obtenir une meilleure répartition des richesses du Delta, vaste zone riche en gisements d’hydrocarbures, a menacé vendredi de procéder à de nouveaux enlèvements.
Nick Tattersall, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser