Willy Salzedo, pianiste, auteur, compositeur, réalisateur, arrangeur de talent s’est imposé comme l’un des grands artistes de la chanson antillaise depuis plus de vingt ans.
Cet Star se livre à Show Bizz :
Il y a un point que je souhaiterais éclaircir tout de suite , pourquoi accordes-tu très peu d’interviews ?
Je ne suis pas quelqu’un ‘‘on light » (sous la lumière !). Ce n’est pas mon état d’esprit, je préfère travailler chez moi, faire mes compositions… Je ne parade pas, j’essaie juste de travailler !
Il y a le Show et le Bizz, mais toi c’est plutôt le Bizz ???
Justement je me bats pour ça, car je trouve qu’il y a trop de Bizz dans la musique en ce moment. A l’époque où j’ai commencé, on faisait beaucoup de musique et éventuellement un peu de bizness, et aujourd’hui on fait beaucoup de bizness et très peu de musique ; et ça c’est l’une des choses les plus responsables de la qualité musicale aujourd’hui.
Au contraire, je fais très peu de bizness, je suis un artistique, un compositeur. Et je me plais là-dedans, le bisness ça ne m’intéresse pas. Je suis comme tout le monde, j’aurai bien aimé gagner de l’argent aussi, mais avant tout je me considère plus comme un artistique qu’un biznessman.
Ça fait plus de 20 ans que tu es dans le milieu, tu as vu venir, tu as vu repartir, …, quel est le constat que tu fais de notre musique, le Zouk ?
Je crois que le Zouk ne fait que suivre la tendance mondiale. Quand on regarde en France ce qui se passe, où aujourd’hui les stars ce sont « Star Ac », « à la recherche de la Nouvelle Star », … Il y a 20 ans, on ne recherchait pas les stars, les stars s’imposaient ; on ne décidait pas que quelqu’un passe à la télé deux ou trois fois, et devenait une star. C’était le talent qui rendait star, ce n’était pas le passage à la télé qui le rendait.
Aujourd’hui c’est le passage à la télé qui rend ‘‘star », même s’il n’y a pas de talent.
Penses-tu qu’il y a encore des talents, des gens qui vont émerger dans 4 à 5 ans ?
Il y a énormément de talents, on est un peuple qui a beaucoup de talents. Je connais des gens en Guadeloupe qui ont énormément de talent. Maintenant je pense que notre avenir se trouve dans notre culture. On ne va jamais jouer de la musique américaine aussi bien qu’un Américain, mais je suis persuadé que personne ne jouera aussi notre musique comme nous la jouons. Et partant de ce principe, je suis sûr qu’il y a des choses extraordinaires dans notre culture, dans notre patrimoine musical qui peuvent intéresser l’extérieur. Penser que, faire de la musique extérieure pourrait intéresser les gens de l’extérieur, c’est une erreur. C’est en faisant notre musique qu’on va intéresser l’extérieur, ça j’en suis persuadé.
Notre musique à nous, c’est quoi ?
L e gwo ka, la biguine, le zouk aussi (mais le zouk bien fait, avec des recherches harmoniques…), c’est ça notre musique ! On est un peuple de métisses, un peuple varié, donc on a une musique variée, une musique caribéenne.
Notre avenir est dans notre culture qui est un trésor inépuisable…
