Lors du conseil des ministres de mercredi, la nomination d’une Guadeloupéenne a la tête de la Préfecture de Guadeloupe a signé un revirement historique au cœur de l’administration centrale. Originaire de Trois-Rivières, celle qui va prendre la succession d’Amaury de Saint-Quentin, le futur ex-Préfet de l’archipel, va quitter le froid de la Lorraine (elle était préfète des Vosges) pour retrouver la chaude ambiance – climatique et sociale – de son île natale. De grands défis en ligne de mire…
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans les arcanes du pouvoir – et des chaumières ? – locales. Une Préfète guadeloupéenne à la tête de la région Guadeloupe ! Le moins que l’on puisse en dire, c’est que la nomination est historique. Et doublement. Une femme élevée au plus haut niveau de l’administration centrale en terre ultramarine, et originaire “du pays” de surcroît. Du jamais vu ! Cette nomination est intervenue lors du conseil des ministres du 24 janvier, sur proposition du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
"Une bonne nouvelle"
Marcelle Pierrot est née à Trois-Rivières (le 20 décembre 1949), commune avec laquelle elle a gardé de “profondes attaches” – elle y revient régulièrement participer à la fête patronale, le 15 août. Diplômée de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, elle a à son actif plus de 20 années d’engagement dans la haute fonction publique territoriale.
Avant sa récente nomination, la future chef de l’Exécutif d’État en Guadeloupe était préfète des Vosges (auparavant, du Lot et du Tarn). Marcelle Pierrot sera également représentante de l’État dans les collectivités de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin. Sa nomination a été logiquement plébiscitée par l’ensemble des personnalités politiques locales, qui se félicitent, au passage, « de la reconnaissance, par l’État, des talents des hauts fonctionnaires de l’Outre-mer » (Josette Borel-Lincertin, présidente de Région), et saluent « une bonne nouvelle, qui va dans le sens de la quête de démocratie que nous recherchons » (René Noël, président de l’association des maires).
Défis tous azimuts
L’agenda du prochain chef de l’administration préfectorale s’avère, d’ores et déjà, submergé de priorités. Lors de ses vœux à la population des Vosges, la future Préfète de Guadeloupe s’était déclarée prête à « relever les défis qui seront les nôtres, ceux de l’emploi, de la compétitivité de nos entreprises, de l’attractivité de nos territoires, de la garantie de notre cohésion sociale, pour bien vivre 2013. »
Des vœux parfaitement adaptables à ses prochaines missions en Guadeloupe, où sa connaissance du territoire et des attentes des populations, sa prévisible détermination à relever les défis en tout genre que 2013 lui promet, ne la préserveront pas des contraintes d’une périlleuse gageure : s’imposer en rassembleuse d’énergies et en chantre de la sécurité et de la cohésion sociale. De là à réussir à devenir “prophète en son pays”…
